D'où je viens, nous avons presque tous frôlé la mort ou la folie, ou les deux. Certains d'entre nous y laissent leur peau, ou leur raison, mais d'autres arrivent à s'éloigner de tout ça, poussés par une force miraculeuse. C'est cette force magnifique qui si souvent nous rempli de gratitude pour la vie. Et c'est aussi cette même force qui mets sur notre route des être humains qui ont traversé le même Pôle Nord que nous. Ils nous ramènent aux ténèbres l'instant d'une discussion, simplement pour nous éviter d'y replonger...
Je ne compte pas plus les jours sans soleil que les nuits sans lune, depuis que je me suis perdu au milieu de ce cauchemar que j'ai dessiné les yeux grand ouverts. Loin de tout, j'ai l'âme qui s'égare, j'ai l'âme qui s'essoufle. Guetté par le reptile hideux et puissant qui rampe à mes pieds, je fais le voeu de croire en Dieu.
Depuis déjà un bon moment, je rêve qu'une main se tende vers ma carcasse malade mais chaque fois qu'un ange croise mon impuissance, je finis par plonger dans un océan de culpabilité pour m'y noyer lamentablement. Je peux même entendre le pathétique monstre d'orgueuil qui m'habite, claquer une à une les portes de ma libération.
J'observe ce serpent maléfique s'infiltrer avec une force terrifiante sous mon pied incertain, et j'y crois comme jamais je n'ai cru. La peur réveille mon cadavre et fait bondir mon coeur comme un lion dans une cage trop étroite. Mes poumons ne sont plus qu'un puit sans fond, un gouffre insatiable où s'est entassés un million de nuages sombres.
Esseulé sur une planète morte et froide, je converse avec la folie entre deux bouffées de ténèbres. Je ne saisis pas tous les mots qui tourbillonnent dans le champs de bataille de mon esprit, mais ce triste language est maitenant le seul que je connaisse.
Je pleure ma vie, sans bruit, de mon coeur et de mes yeux qui ne sont pourtant que sécheresse. Tentant de fuir à toute vitesse, je recule, et bascule dans un vide infini... Vite! Qu'on me pénètre encore d'une autre bouffée lourde et noire pour secouer mon désespoir! Pour effacer ma triste absence et repousser le mur vers lequel je me dirige!
Je sens cette affreuse créature se faufiler à travers ma chair et faire son chemin jusqu'à ma cuisse. Sa queue gigote, pendante sous mon pied. Sa tête décidée n'en finit plus de grimper. J'ignore d'où provient cette chose mais je connais sa destination. D'ici peu elle atteindra mon cerveau et le pourrira d'une démence trop réelle.
Je secoue la jambe frénétiquement pour ne pas perdre ce combat que je ne comprends pas. Ne me demandez surtout pas qui je suis ni où je veux être, et sortez vite ce serpent de moi avant qu'il ne bouffe le peu de conscience qu'il me reste. J'ai besoin qu'on m'aide à sortir de cet enfer pour panser mes blessures, enfin.
Le monstre d'orgueuil qui m'habite s'incline. Il implore je ne sais qui, je ne sais quoi. Il cherche probablement une main tendue qui le guidera loin des ténèbres et de ses nuages sombres. Loin de la mort et de la folie qui rampe. Loin d'ici, je vous en supplie.
Pour toi qui a chanté et fait naître sur mes lèvres un sourire ému. Pour toi qui a chassé ma tristesse rien qu'en remarquant mes larmes. Pour toi qui m'a livré un bout de sa vie avec une confiance touchante. Pour toi qui m'a souri avec chaleur, qui m'a tendu l'oreille avec acceuil. Pour toi qui me fait rire aux éclats et qui est devenu mon ami ce fameux vendredi soir triste et pluvieux...J'ai décidé d'écrire, à ma façon, un peu de cette douleur qui t'a transformé, si semblable à la mienne. Pour toi, pour l'homme merveilleux que tu deviens, un jour à la fois.
mercredi 9 décembre 2009
mercredi 25 novembre 2009
Bilan
Beaucoup, beaucoup d'eau a coulé depuis l'arrivée de mes fantasmes secrets. Un an plus tard, je me retrouve face à un étrange besoin de faire le point, ici avec vous. Après vous avoir partagé, entre autre, ces mots remplis de désirs inavouables, d'annecdotes, de peur, d'échecs et de victoires, je tennais à vous dresser un bilan de cette année d'évolution où j'ai fait connaissance avec ce merveilleux "pays des merveilles", tel que je l'ai baptisé dès le départ.
J'ai vécu des expériences extraordinaires que je n'oublierai jamais. J'ai parcouru des couloirs sombres et inconnus, baignant dans une lumière rouge et invitante. J'ai été spectatrice d'événements époustoufflants et il m'est même arrivé d'y prendre part avec une sorte d'exaltation dont j'ignorais même l'existence. J'ai voyagé au fond de moi, découvrant des avenues surprenantes. J'ai goûté la soumission et l'abandon tel qu'ils me faisaient envi à cet instant précis de ma vie.
L'homme qui fût à mes côtés durant cette période a évidement joué un grand rôle dans cette belle exploration mais malheureusement, il m'a si souvent déçu que son souvenir me laisse une certaine amertume. Dailleurs, je le percois maintenant comme une belle boîte cadeau décorée de superbes rubans, mais tristement et désespérément vide.
En plus de sa tendresse juvénile et la sexualité satisfaisante que nous avons partagé, il m'a aussi permis de réaliser quil existe de ces malheureux qui passe leur vie à se construire un petit monde imaginaire où ils sont de pauvres victimes et dans lequel il se complaisent. Ils ont beau clamer haut et fort qu'ils sont dominants, espérant ainsi se donner une identité, une illusion de pouvoir ou je ne sais quoi, ils demeurent pourtant les seuls à y croire.
Moi je préfère de loin ceux qui ne se donnent aucun titre et qui s'assument tel qu'ils sont..C'est d'eux que se dégagent la plus grande odeur de Domination et c'est là que se trouve le vrai pouvoir à mes yeux. Je ne lui souhaite aucun mal, ça doit être suffisament difficile d'être dans ses souliers. Je sais qu'il abrite en son coeur de belles qualités, et jamais je ne répondrai aux basses invitations que j'ai reçu, à le salir et à ternir sa réputation. Je ne lui souhaite que de se voir tel qu'il est, et de s'aimer assez un jour pour cesser de se raconter tout ces mensonges.
En ce qui me concerne, toute cette histoire a débuté dans mon esprit un peu tordu d'alcoolique toxicomane en mal de sensations fortes. Comme disait Piaf, non je ne regrette rien. Au contraire, l'acceptation de mes désirs secrets combinée à ma curiosité, m'a permis de savourer de magnifiques moments et de me connaître encore un peu plus, ce qui n'est pas négligeable.
Evidement, j'ai tout fait avec l'intensité qui me caractérise. Et dans l'ensemble des sensations fortes par lesquelles j'étais attirée "l'abandon" était à mes yeux la plus importante et elle représentait aussi le plus grand des défis. Ayant toujours été une femme de nature contrôlante, je ressentais ce désir ardent de réussir ce grand, déchirant et libérateur "Lâcher prise"...Que j'ai eu la chance d'effleurer à quelques reprises. J'étais possédée par une envie de me soumettre intimement à la volonté d'un homme en qui j'avais confiance. Je n'en ai pas honte et n'en aurai jamais honte.
Je suis aussi forcée d'admettre que par la même occasion, j'ai eu la surprise d'apprendre que la douleur bien dosée et sécuritaire, dans un contexte érotique, pouvait me conduire au sommet d'un plaisir indescriptible. Cependant, j'ai aussi compris que je n'avais pas absolument et toujours besoin de ces éléments pour prendre mon pied.
Pour moi, ces jeux sont délicieux dans une sexualité assumée entre deux adultes consentants, mais ne doivent pas prendre toute la place au sein de la relation...de MA relation. J'ai vu des couples tout à fait heureux, vivre dans une relation où une hiérarchie était omniprésente. Je l'ai moi-même un peu expérimenté. Je ne juge pas, mais ce n'est pas pour moi. Cela ne correspond pas à ce que je recherche et ce que j'ai besoin, là où je suis rendue dans ma vie, aujourd'hui.
Je demeure plus que jamais une femme sensuelle avec un appétit démesuré pour les caresses de toutes sortes. Je peux et veux vibrer à nouveau en me faisant prendre par un homme dominant. Je veux qu'il soit ouvert, comme moi, aux échanges de pouvoirs érotiques, ainsi qu'à toutes les merveilleuses sensations susceptibles de nous faire monter un peu plus haut, un peu plus loin. Je veux m'agenouiller encore devant un homme avec qui je partagerai un amour sain et qui sera capable de me dominer dans des instants magiques, mais pas en permanence.
Parce que moi, en plus des sensations fortes, j'ai aussi besoin d'égalité, et de réalité. J'ai passé une grande période de ma vie à fuir la réalité de toutes sortes de façons. Aujourd'hui, une grosse partie de mon cheminement consiste à vivre pleinement cette réalité. Si je partage ma vie avec un homme que je dois considérer comme un Maître au quotidien, j'aurai cette impression inconfortable que je ne suis pas dans la réalité.
J'ai besoin d'une relation égalitaire où j'apprendrai à m'affirmer et prendre ma place sans prendre le contrôle, à être vraie, à m'ouvrir, à m'abandonner avec un homme qui sera aussi mon ami et qui m'offrira la même chose en retour. Si la soumission, la domination, la cire de chandelle, la fessée ou je ne sais quoi d'autre, colore notre intimité sexuelle, ce sera un plus mais ce n'est pas essentiel et je ne veux pas de hiérarchie dans mon couple.
La vie continue d'être généreuse avec moi, et je continue de lui en être extrêmement reconnaissante, animée par un besoin insatiable de vous écrire mon ciel, encore et encore. Laraconteuse pleure, tremble, jouis, expérimente, apprend et brûle d'envi de s'exprimer ici, pour ceux qui voudront bien la lire.
Je suis la même lune, coquine, curieuse, affamée, intense...Mais plus mature, plus assumée, plus patiente, et plus consciente de ce qu'elle attend de la vie, du plaisir et de l'amour...
À très bientôt.
J'ai vécu des expériences extraordinaires que je n'oublierai jamais. J'ai parcouru des couloirs sombres et inconnus, baignant dans une lumière rouge et invitante. J'ai été spectatrice d'événements époustoufflants et il m'est même arrivé d'y prendre part avec une sorte d'exaltation dont j'ignorais même l'existence. J'ai voyagé au fond de moi, découvrant des avenues surprenantes. J'ai goûté la soumission et l'abandon tel qu'ils me faisaient envi à cet instant précis de ma vie.
L'homme qui fût à mes côtés durant cette période a évidement joué un grand rôle dans cette belle exploration mais malheureusement, il m'a si souvent déçu que son souvenir me laisse une certaine amertume. Dailleurs, je le percois maintenant comme une belle boîte cadeau décorée de superbes rubans, mais tristement et désespérément vide.
En plus de sa tendresse juvénile et la sexualité satisfaisante que nous avons partagé, il m'a aussi permis de réaliser quil existe de ces malheureux qui passe leur vie à se construire un petit monde imaginaire où ils sont de pauvres victimes et dans lequel il se complaisent. Ils ont beau clamer haut et fort qu'ils sont dominants, espérant ainsi se donner une identité, une illusion de pouvoir ou je ne sais quoi, ils demeurent pourtant les seuls à y croire.
Moi je préfère de loin ceux qui ne se donnent aucun titre et qui s'assument tel qu'ils sont..C'est d'eux que se dégagent la plus grande odeur de Domination et c'est là que se trouve le vrai pouvoir à mes yeux. Je ne lui souhaite aucun mal, ça doit être suffisament difficile d'être dans ses souliers. Je sais qu'il abrite en son coeur de belles qualités, et jamais je ne répondrai aux basses invitations que j'ai reçu, à le salir et à ternir sa réputation. Je ne lui souhaite que de se voir tel qu'il est, et de s'aimer assez un jour pour cesser de se raconter tout ces mensonges.
En ce qui me concerne, toute cette histoire a débuté dans mon esprit un peu tordu d'alcoolique toxicomane en mal de sensations fortes. Comme disait Piaf, non je ne regrette rien. Au contraire, l'acceptation de mes désirs secrets combinée à ma curiosité, m'a permis de savourer de magnifiques moments et de me connaître encore un peu plus, ce qui n'est pas négligeable.
Evidement, j'ai tout fait avec l'intensité qui me caractérise. Et dans l'ensemble des sensations fortes par lesquelles j'étais attirée "l'abandon" était à mes yeux la plus importante et elle représentait aussi le plus grand des défis. Ayant toujours été une femme de nature contrôlante, je ressentais ce désir ardent de réussir ce grand, déchirant et libérateur "Lâcher prise"...Que j'ai eu la chance d'effleurer à quelques reprises. J'étais possédée par une envie de me soumettre intimement à la volonté d'un homme en qui j'avais confiance. Je n'en ai pas honte et n'en aurai jamais honte.
Je suis aussi forcée d'admettre que par la même occasion, j'ai eu la surprise d'apprendre que la douleur bien dosée et sécuritaire, dans un contexte érotique, pouvait me conduire au sommet d'un plaisir indescriptible. Cependant, j'ai aussi compris que je n'avais pas absolument et toujours besoin de ces éléments pour prendre mon pied.
Pour moi, ces jeux sont délicieux dans une sexualité assumée entre deux adultes consentants, mais ne doivent pas prendre toute la place au sein de la relation...de MA relation. J'ai vu des couples tout à fait heureux, vivre dans une relation où une hiérarchie était omniprésente. Je l'ai moi-même un peu expérimenté. Je ne juge pas, mais ce n'est pas pour moi. Cela ne correspond pas à ce que je recherche et ce que j'ai besoin, là où je suis rendue dans ma vie, aujourd'hui.
Je demeure plus que jamais une femme sensuelle avec un appétit démesuré pour les caresses de toutes sortes. Je peux et veux vibrer à nouveau en me faisant prendre par un homme dominant. Je veux qu'il soit ouvert, comme moi, aux échanges de pouvoirs érotiques, ainsi qu'à toutes les merveilleuses sensations susceptibles de nous faire monter un peu plus haut, un peu plus loin. Je veux m'agenouiller encore devant un homme avec qui je partagerai un amour sain et qui sera capable de me dominer dans des instants magiques, mais pas en permanence.
Parce que moi, en plus des sensations fortes, j'ai aussi besoin d'égalité, et de réalité. J'ai passé une grande période de ma vie à fuir la réalité de toutes sortes de façons. Aujourd'hui, une grosse partie de mon cheminement consiste à vivre pleinement cette réalité. Si je partage ma vie avec un homme que je dois considérer comme un Maître au quotidien, j'aurai cette impression inconfortable que je ne suis pas dans la réalité.
J'ai besoin d'une relation égalitaire où j'apprendrai à m'affirmer et prendre ma place sans prendre le contrôle, à être vraie, à m'ouvrir, à m'abandonner avec un homme qui sera aussi mon ami et qui m'offrira la même chose en retour. Si la soumission, la domination, la cire de chandelle, la fessée ou je ne sais quoi d'autre, colore notre intimité sexuelle, ce sera un plus mais ce n'est pas essentiel et je ne veux pas de hiérarchie dans mon couple.
La vie continue d'être généreuse avec moi, et je continue de lui en être extrêmement reconnaissante, animée par un besoin insatiable de vous écrire mon ciel, encore et encore. Laraconteuse pleure, tremble, jouis, expérimente, apprend et brûle d'envi de s'exprimer ici, pour ceux qui voudront bien la lire.
Je suis la même lune, coquine, curieuse, affamée, intense...Mais plus mature, plus assumée, plus patiente, et plus consciente de ce qu'elle attend de la vie, du plaisir et de l'amour...
À très bientôt.
dimanche 23 août 2009
Dans mon tiroir à beaux souvenirs
J’ignore si c’est la vue de Brad Pitt sur grand écran, toute la violence sanguinaire de Quentin Tarentino, ou simplement l’adorable sourire du jeune homme assis à ma gauche, mais quand je suis sortie de la salle de cinéma, je me sentais un peu comme si j’avais été branchée un petit moment sur le deux-cent-vingt. J’avais un urgent besoin de me rebrancher sur quelqu’un en chair et en os, un homme de préférence, pour déverser un peu de ce trop plein d’électricité.
Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans cet état et je me suis sentie tiraillée comme toujours. Ce désir brûlant de prédatrice me grisait totalement et en bonne junkie que je suis, j’aurais souhaité que ça ne s’arrête jamais. En même temps, j’étais craintive. Parce que, bien que cette euphorie démesurée m’ait permis de vivre plusieurs expériences extraordinaires, je sais aussi qu’elle m’a trop souvent fait faire de bien mauvais choix.
« Pourquoi n’irions-nous pas au bar « machin-chouette » comme dans le bon vieux temps? » me demande alors ma fidèle amie R***, ce qui a automatiquement fait naître en moi tout un mélange d’émotions.
Plusieurs d’entre vous savez que j’ai un passé d’alcoolique/toxicomane et que j’ai fréquenté le merveilleux monde des AA pendant environ 10 ans. Pour certaines raisons, j’ai arrêté d’assiter aux réunions il y a environ 4 ans. Ce mode de vie, ainsi que tout ce qu’il m’a apporté, n’a jamais vraiment quitté mon coeur et j’ai toujours su que tôt ou tard j’y retournerais. Bref, avant de délaisser ce milieu, j’ai été une fidèle du bar « machin-chouette » où plusieurs membres AA se réunissaient. Je m’y sentais comme chez moi. R*** m’y avait accompagné à quelques reprises, et appréciait beaucoup l’énergie qui s’y dégageait. Peut-être a-t-elle sentie plus que moi-même, que j’avais actuellement besoin de me retrouver entourée de tout ces gens? Ou peut-être en avait-elle envi tout simplement? Je n’en sais rien. J'ai accepté sans réfléchir plus qu’il ne faut, chose très rare en ce qui me concerne.
Après à peine 30 secondes sur les lieux, j’avais déjà repéré plusieurs visages familiers. D’enciens amis, d’enciens amants, d’enciens amours. Je me suis rapidement retrouvée dans les bras de ceux avec qui j’avais cheminé pendant longtemps, aceuillant calins et affection avec une joie immense et sincère. J’avais du temps à reprendre, des histoires à raconter, des histoires à écouter. Ça ne m’a pas laissé beaucoup de temps avec R*** mais dans toute la sagesse de sa vieille âme, elle a su faire preuve de compréhension, comme toujours.
Lorsque j’ai aperçu E*** entrer dans le bar et traverser la place comme un éclair, des beaux souvenirs ont refait surface et j’ai été heureuse de le voir s’assoir à mes côtés. Je me suis souvenu entre autre de plusieurs de ses appels quand je le contactais sur son téléavertisseur à toute heure du jour et de la nuit. Avec impuissance, il m’écoutait souvent répété les mêmes discours. Je me suis souvenu de son grand talent pour tout dédramatiser et me faire rire, dans des moments où personne n’aurait pu me faire rire.
Je me suis aussi souvenue cette nuit imprévue, et imprévisible, que nous avions passé ensemble dans l’intimité de mon lit...Sans aucune sexualité, aussi invraisemblable que ça puisse être. Les bêtes de sexe que nous étions avaient réussi à éviter la partie de jambes en l’air pour profiter d’un moment humain, agréable et vrai. Nos coeurs et nos âmes avaient discuté longuement, et nous avions même partagé une certaine dose de caresses afectueuses, sans arrière-pensées. Secrètement, je me suis toujours sentie très fière de cette nuit-là, qui demeure pour moi un bel accomplissement et un souvenir précieux.
Et je me suis souvenue à quel point il parlait! Mais aussi combien j’étais intéressée et fascinée par ses propos parfois maladroits, mais tellement profonds et lourds de sens. Je me suis souvenue combien je m’étais souvent vu en lui, en sa gourmandise pour les plaisirs charnels. Je retrouvais, dans sa quête de combler un quelconque vide à travers toutes ses relations, ma propre quête si semblable. Je me suis souvenu que j’avais déjà fait partie des personnes qui l’avaient jugé, mais que j’avais appris à l’accepter et l’aimer tel qu’il était. En fait, j’ai toujours eu l’étrange impression que je n’avais pas vraiment eu le choix de ressentir pour lui un amour inconditionnel. Comme si ça avait été impossible de l’aimer autrement.
E*** c’est tout un numéro, mais un maudit beau numéro. Un homme « pas ordinaire » et un sacré charmeur! Un être humain capable de mesquinerie et d’intransigeance, mais aussi capable de compréhension, d’ouverture, et d’une intelligence hors du commun. Un être humain dont la sensualité et la sensiblité dépassent celles de la plupart des gens que j’ai connu. Et bien que nous ne nous soyions jamais cotoyé sur une base régulière et que nous n’ayions jamais qualifié nos rapports d’ « amitié officielle », il a été, bien plus qu’il ne pense, une des personnes les plus significatives dans mon cheminement. Nos conversations m’ont souvent fait réfléchir. Chaque fois que nos chemins se sont croisés pendant quelques minutes, je suis repartie plus riche et avec le coeur un peu plus rempli.
Connaissant une partie de son vécu, j’aurais tendance à décrire son cheminement comme un bel exemple. À cause de son courage. À cause de tout ses efforts incroyables au fil des années. À cause de sa foi. À cause de son désir insatiable d’être simplement heureux. À cause de sa belle capacité à pardonner avec son coeur. Mais surtout, à cause de sa grande volonté à devenir une meilleure personne pour les autres...et pour lui-même. Même si je sais qu’il apprend à s’aimer un peu plus chaque jour, je suis convaincu qu’il ne voit pas en lui, toute la beauté que moi j’y vois. C’est souvent le sort des gens de notre « race ».
J’étais heureuse de le revoir dans ce bar « machin-chouette » qu’il n’aime pas, et qu’on discute. Ça m’amusait aussi de voir son regard voyager rapidement entre mes yeux, ma bouche et mon décolleté. En me regardant droit dans les yeux, il m’a exprimé qu’il me trouvait désirable et m’a complimenté. J’ai cru chacun des mots qu’il m’a dit tout le temps que nous avons passé ensemble et il m’est même arrivée d’être gênée parce que je le sentais sincère. Je dois aussi avouer que ça me stimulait, et ça me donnait envi que ça ne s’arrête pas. Je lui ai donc demandé spontanément s’il voulait venir passer la nuit chez moi afin de reprendre le temps perdu et poursuivre cette discussion si agréable. Il a accepté sans la moindre hésitation.
« Comme la dernière fois hein E*** ? On va jaser, on va rire et se donner de l’affection...Si tu savais comme j’en ai besoin! ». Voilà ce que je lui ai dit, avec une réelle et totale honnêteté. Je mourais d’envi qu’il continue de me trouver désirable et qu’il me le fasse sentir. Chaque fois qu’il parlait de m’embrasser, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer le goût qu’auraient ses lèvres, et sa langue...Je savais qu’il ne fallait pas! Mais, que voulez-vous, je suis comme ça. Pourtant, mon but en l’invitant chez moi n’était que de jaser, rire, et me coller un peu. Rien de plus, rien de moins. Je n’avais pas particulièrement le désir de coucher avec lui mais j’admets qu’à ce moment, mes envies étaient plutôt floues.
Pendant que moi et R*** attendions dans la voiture que E*** aille se chercher un café au Tim Horton, j’ai lancé : « Je ne coucherai pas avec lui. » sur un ton que je trouvais convaincant et surtout, convaincu. C’est en entendant son éclat de rire rafraîchissant comme une douche froide, que j’ai compris que pour elle, mes envies n’étaient visiblement pas si « floues ». Je me suis sentie un peu vexée, probablement d’orgueuil. Toutefois, je ne lui en ai pas tenu rigueur, puisque, après tout, elle ne connaissait pas vraiment l’historique de mes rapports avec lui...
Finalement ma fidèle amie R*** avait vu juste. Et même si j’ai passé une merveilleuse soirée et une nuit en agréable compagnie, la pesanteur du regret ne m’a pas quitté cette journée-là. Au lieu de retenir tout ce que j’ai reçu, j’accroche à ce que je n’ai pas réussi. Pourtant, nous avons jasé pendant des heures, nous avons ris au larmes, nous nous sommes collés, et nous avons même jouis! Mais moi comme toujours, j’en aurais voulu davantage et je n’ai pas réussi. Peu importe les raisons, je vis maintenant avec le sentiment d’être un peu restée sur ma faim et ça ne devrait pas être ainsi. Je me sens comme l’ingrate-éternellement-insatiable. C’est ça mon premier regret: Avoir tenté d’en avoir davantage et (parce que je dois être honnête) ne pas avoir réussi.
Le deuxième regret est le pire. C’est celui de ne pas avoir réussi à resister à ce désir. Parce que oui, je l’ai désiré. Bien plus que je ne l’aurais imaginé et bien plus que je ne l’aurais voulu. Moi ce que j’aurais souhaité, c’est qu’on ne succombe pas à cette envie. Puis ensuite le revoir dans deux jours, deux semaines, deux mois ou deux ans, et sentir à nouveau que je suis désirable à ses yeux et qu’il a envi de ma bouche, mais continuer de ne pas succomber pour qu’on s’amuse encore de ce petit jeu...Et qu’on jase, et qu’on rit, et qu’on se colle un peu. Rien de plus, rien de moins. Que l'on soit enchantés de nous revoir, sans malaise et en toute simplicité, comme nous en avions l’habitude.
Il se peut que ce soit possible, mais pour l’instant j’ai un doute que je trouve ligitime. Un doute qui prend beaucoup de place au moment où j’écris ces lignes, mais qui finira par se faire tout petit et se cacher dans un recoin de ma mémoire... Jusqu’à ce que je le revois, peut-être. Je ne regrette aucun de nos regards, aucun de nos baisers, aucun de nos frissons et aucun de nos fou-rires. Je ne regrette aucun de mes sourires, aucun de mes élans de tendresse et aucun de mes gémissements. Et même ce qui ne s’écrit pas, je ne le regrette pas. Je regrette seulement de m’être abandonnée à ces petits bonheurs, en prennant délibérément le risque de gâcher quelque chose qui avait de l’importance pour moi...Et de ne pas avoir su trouver les bons mots pour lui exprimer.
Mais je m’inquiète sûrement pour rien, et je pense tout le temps trop, je le sais. Alors maintenant que j’ai fait le tour de la question de long en large, je vais essayer de « garder ça simple ». Je vais mettre mon cerveau à « off », me foutre la paix avec ça, et classer cette histoire dans mon grand tiroir à beaux souvenirs.
Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans cet état et je me suis sentie tiraillée comme toujours. Ce désir brûlant de prédatrice me grisait totalement et en bonne junkie que je suis, j’aurais souhaité que ça ne s’arrête jamais. En même temps, j’étais craintive. Parce que, bien que cette euphorie démesurée m’ait permis de vivre plusieurs expériences extraordinaires, je sais aussi qu’elle m’a trop souvent fait faire de bien mauvais choix.
« Pourquoi n’irions-nous pas au bar « machin-chouette » comme dans le bon vieux temps? » me demande alors ma fidèle amie R***, ce qui a automatiquement fait naître en moi tout un mélange d’émotions.
Plusieurs d’entre vous savez que j’ai un passé d’alcoolique/toxicomane et que j’ai fréquenté le merveilleux monde des AA pendant environ 10 ans. Pour certaines raisons, j’ai arrêté d’assiter aux réunions il y a environ 4 ans. Ce mode de vie, ainsi que tout ce qu’il m’a apporté, n’a jamais vraiment quitté mon coeur et j’ai toujours su que tôt ou tard j’y retournerais. Bref, avant de délaisser ce milieu, j’ai été une fidèle du bar « machin-chouette » où plusieurs membres AA se réunissaient. Je m’y sentais comme chez moi. R*** m’y avait accompagné à quelques reprises, et appréciait beaucoup l’énergie qui s’y dégageait. Peut-être a-t-elle sentie plus que moi-même, que j’avais actuellement besoin de me retrouver entourée de tout ces gens? Ou peut-être en avait-elle envi tout simplement? Je n’en sais rien. J'ai accepté sans réfléchir plus qu’il ne faut, chose très rare en ce qui me concerne.
Après à peine 30 secondes sur les lieux, j’avais déjà repéré plusieurs visages familiers. D’enciens amis, d’enciens amants, d’enciens amours. Je me suis rapidement retrouvée dans les bras de ceux avec qui j’avais cheminé pendant longtemps, aceuillant calins et affection avec une joie immense et sincère. J’avais du temps à reprendre, des histoires à raconter, des histoires à écouter. Ça ne m’a pas laissé beaucoup de temps avec R*** mais dans toute la sagesse de sa vieille âme, elle a su faire preuve de compréhension, comme toujours.
Lorsque j’ai aperçu E*** entrer dans le bar et traverser la place comme un éclair, des beaux souvenirs ont refait surface et j’ai été heureuse de le voir s’assoir à mes côtés. Je me suis souvenu entre autre de plusieurs de ses appels quand je le contactais sur son téléavertisseur à toute heure du jour et de la nuit. Avec impuissance, il m’écoutait souvent répété les mêmes discours. Je me suis souvenu de son grand talent pour tout dédramatiser et me faire rire, dans des moments où personne n’aurait pu me faire rire.
Je me suis aussi souvenue cette nuit imprévue, et imprévisible, que nous avions passé ensemble dans l’intimité de mon lit...Sans aucune sexualité, aussi invraisemblable que ça puisse être. Les bêtes de sexe que nous étions avaient réussi à éviter la partie de jambes en l’air pour profiter d’un moment humain, agréable et vrai. Nos coeurs et nos âmes avaient discuté longuement, et nous avions même partagé une certaine dose de caresses afectueuses, sans arrière-pensées. Secrètement, je me suis toujours sentie très fière de cette nuit-là, qui demeure pour moi un bel accomplissement et un souvenir précieux.
Et je me suis souvenue à quel point il parlait! Mais aussi combien j’étais intéressée et fascinée par ses propos parfois maladroits, mais tellement profonds et lourds de sens. Je me suis souvenue combien je m’étais souvent vu en lui, en sa gourmandise pour les plaisirs charnels. Je retrouvais, dans sa quête de combler un quelconque vide à travers toutes ses relations, ma propre quête si semblable. Je me suis souvenu que j’avais déjà fait partie des personnes qui l’avaient jugé, mais que j’avais appris à l’accepter et l’aimer tel qu’il était. En fait, j’ai toujours eu l’étrange impression que je n’avais pas vraiment eu le choix de ressentir pour lui un amour inconditionnel. Comme si ça avait été impossible de l’aimer autrement.
E*** c’est tout un numéro, mais un maudit beau numéro. Un homme « pas ordinaire » et un sacré charmeur! Un être humain capable de mesquinerie et d’intransigeance, mais aussi capable de compréhension, d’ouverture, et d’une intelligence hors du commun. Un être humain dont la sensualité et la sensiblité dépassent celles de la plupart des gens que j’ai connu. Et bien que nous ne nous soyions jamais cotoyé sur une base régulière et que nous n’ayions jamais qualifié nos rapports d’ « amitié officielle », il a été, bien plus qu’il ne pense, une des personnes les plus significatives dans mon cheminement. Nos conversations m’ont souvent fait réfléchir. Chaque fois que nos chemins se sont croisés pendant quelques minutes, je suis repartie plus riche et avec le coeur un peu plus rempli.
Connaissant une partie de son vécu, j’aurais tendance à décrire son cheminement comme un bel exemple. À cause de son courage. À cause de tout ses efforts incroyables au fil des années. À cause de sa foi. À cause de son désir insatiable d’être simplement heureux. À cause de sa belle capacité à pardonner avec son coeur. Mais surtout, à cause de sa grande volonté à devenir une meilleure personne pour les autres...et pour lui-même. Même si je sais qu’il apprend à s’aimer un peu plus chaque jour, je suis convaincu qu’il ne voit pas en lui, toute la beauté que moi j’y vois. C’est souvent le sort des gens de notre « race ».
J’étais heureuse de le revoir dans ce bar « machin-chouette » qu’il n’aime pas, et qu’on discute. Ça m’amusait aussi de voir son regard voyager rapidement entre mes yeux, ma bouche et mon décolleté. En me regardant droit dans les yeux, il m’a exprimé qu’il me trouvait désirable et m’a complimenté. J’ai cru chacun des mots qu’il m’a dit tout le temps que nous avons passé ensemble et il m’est même arrivée d’être gênée parce que je le sentais sincère. Je dois aussi avouer que ça me stimulait, et ça me donnait envi que ça ne s’arrête pas. Je lui ai donc demandé spontanément s’il voulait venir passer la nuit chez moi afin de reprendre le temps perdu et poursuivre cette discussion si agréable. Il a accepté sans la moindre hésitation.
« Comme la dernière fois hein E*** ? On va jaser, on va rire et se donner de l’affection...Si tu savais comme j’en ai besoin! ». Voilà ce que je lui ai dit, avec une réelle et totale honnêteté. Je mourais d’envi qu’il continue de me trouver désirable et qu’il me le fasse sentir. Chaque fois qu’il parlait de m’embrasser, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer le goût qu’auraient ses lèvres, et sa langue...Je savais qu’il ne fallait pas! Mais, que voulez-vous, je suis comme ça. Pourtant, mon but en l’invitant chez moi n’était que de jaser, rire, et me coller un peu. Rien de plus, rien de moins. Je n’avais pas particulièrement le désir de coucher avec lui mais j’admets qu’à ce moment, mes envies étaient plutôt floues.
Pendant que moi et R*** attendions dans la voiture que E*** aille se chercher un café au Tim Horton, j’ai lancé : « Je ne coucherai pas avec lui. » sur un ton que je trouvais convaincant et surtout, convaincu. C’est en entendant son éclat de rire rafraîchissant comme une douche froide, que j’ai compris que pour elle, mes envies n’étaient visiblement pas si « floues ». Je me suis sentie un peu vexée, probablement d’orgueuil. Toutefois, je ne lui en ai pas tenu rigueur, puisque, après tout, elle ne connaissait pas vraiment l’historique de mes rapports avec lui...
Finalement ma fidèle amie R*** avait vu juste. Et même si j’ai passé une merveilleuse soirée et une nuit en agréable compagnie, la pesanteur du regret ne m’a pas quitté cette journée-là. Au lieu de retenir tout ce que j’ai reçu, j’accroche à ce que je n’ai pas réussi. Pourtant, nous avons jasé pendant des heures, nous avons ris au larmes, nous nous sommes collés, et nous avons même jouis! Mais moi comme toujours, j’en aurais voulu davantage et je n’ai pas réussi. Peu importe les raisons, je vis maintenant avec le sentiment d’être un peu restée sur ma faim et ça ne devrait pas être ainsi. Je me sens comme l’ingrate-éternellement-insatiable. C’est ça mon premier regret: Avoir tenté d’en avoir davantage et (parce que je dois être honnête) ne pas avoir réussi.
Le deuxième regret est le pire. C’est celui de ne pas avoir réussi à resister à ce désir. Parce que oui, je l’ai désiré. Bien plus que je ne l’aurais imaginé et bien plus que je ne l’aurais voulu. Moi ce que j’aurais souhaité, c’est qu’on ne succombe pas à cette envie. Puis ensuite le revoir dans deux jours, deux semaines, deux mois ou deux ans, et sentir à nouveau que je suis désirable à ses yeux et qu’il a envi de ma bouche, mais continuer de ne pas succomber pour qu’on s’amuse encore de ce petit jeu...Et qu’on jase, et qu’on rit, et qu’on se colle un peu. Rien de plus, rien de moins. Que l'on soit enchantés de nous revoir, sans malaise et en toute simplicité, comme nous en avions l’habitude.
Il se peut que ce soit possible, mais pour l’instant j’ai un doute que je trouve ligitime. Un doute qui prend beaucoup de place au moment où j’écris ces lignes, mais qui finira par se faire tout petit et se cacher dans un recoin de ma mémoire... Jusqu’à ce que je le revois, peut-être. Je ne regrette aucun de nos regards, aucun de nos baisers, aucun de nos frissons et aucun de nos fou-rires. Je ne regrette aucun de mes sourires, aucun de mes élans de tendresse et aucun de mes gémissements. Et même ce qui ne s’écrit pas, je ne le regrette pas. Je regrette seulement de m’être abandonnée à ces petits bonheurs, en prennant délibérément le risque de gâcher quelque chose qui avait de l’importance pour moi...Et de ne pas avoir su trouver les bons mots pour lui exprimer.
Mais je m’inquiète sûrement pour rien, et je pense tout le temps trop, je le sais. Alors maintenant que j’ai fait le tour de la question de long en large, je vais essayer de « garder ça simple ». Je vais mettre mon cerveau à « off », me foutre la paix avec ça, et classer cette histoire dans mon grand tiroir à beaux souvenirs.
samedi 4 juillet 2009
Loin de Vous
Après votre départ, j’avais le coeur qui flottait sur les eaux calmes de ma douce solitude. Elle m’avait manqué cette solitude avec laquelle j’entretiens une relation symbiotique depuis si longtemps...
Loin de vous, ma vie suit son cour et mon quotidien ne manque pas de distractions mais parfois, votre absence me rend nostalgique. La nuit est souvent bien cruelle pour la lune que je suis. Quand l’insomnie me visite, c’est pour enchaîner mes pensées dans un rêve qui n’en finit plus de me rappeler que vous n’êtes pas là.
Je m’imagine agenouillée devant vous, levant mes yeux vers votre regard bienveillant pour vous dire sans mot tout ce que j’ai à vous offrir. Je suce vos doigts, je lèche vos pieds, et j’en pleure de joie. Ces images me mènent inévitablement vers le désir de vous.
Je me dirige lentement vers le plaisir, espérant vous y retrouver, espérant que mon esprit vous rendra plus réel. Je frissonne en imaginant vos dents s’enfoncer dans ma peau. Je ferme mes yeux et peux presque sentir mes cheveux s’enrouler autour de vos doigts.
J’entends votre voix qui me permet de jouir, et je jouis. Et je recommence, avec de nouveaux scénarios remplis de vous, de nous. Je gémis en silence en évitant d’ouvrir les yeux sur le triste désert de mon lit. Après quelques tremblements de terre sans vos baisers, mon corps demeure insatisfait alors je me résigne.
Épuisée, vidée et vide, j’appuie mon visage sur l’oreiller et relève les fesses, pour vous. Dans une dernière tentative d’appaisement, mes prières appellent la cadence de vos mains, leur chaleur brûlante et ce goût sublime d’abandon. Le froid prend rapidement votre place à mes côtés et je m’enveloppe dans ces couvertures où nous avons tant partagé.
Je finis par m’endormir décue de ne pas pouvoir me blottir contre la douce chaleur de votre peau...et inquiète comme une enfant de cinq ans qui une fois dans le noir, ne se rappelle jamais que la lumière du jour va revenir.
Loin de vous, ma vie suit son cour et mon quotidien ne manque pas de distractions mais parfois, votre absence me rend nostalgique. La nuit est souvent bien cruelle pour la lune que je suis. Quand l’insomnie me visite, c’est pour enchaîner mes pensées dans un rêve qui n’en finit plus de me rappeler que vous n’êtes pas là.
Je m’imagine agenouillée devant vous, levant mes yeux vers votre regard bienveillant pour vous dire sans mot tout ce que j’ai à vous offrir. Je suce vos doigts, je lèche vos pieds, et j’en pleure de joie. Ces images me mènent inévitablement vers le désir de vous.
Je me dirige lentement vers le plaisir, espérant vous y retrouver, espérant que mon esprit vous rendra plus réel. Je frissonne en imaginant vos dents s’enfoncer dans ma peau. Je ferme mes yeux et peux presque sentir mes cheveux s’enrouler autour de vos doigts.
J’entends votre voix qui me permet de jouir, et je jouis. Et je recommence, avec de nouveaux scénarios remplis de vous, de nous. Je gémis en silence en évitant d’ouvrir les yeux sur le triste désert de mon lit. Après quelques tremblements de terre sans vos baisers, mon corps demeure insatisfait alors je me résigne.
Épuisée, vidée et vide, j’appuie mon visage sur l’oreiller et relève les fesses, pour vous. Dans une dernière tentative d’appaisement, mes prières appellent la cadence de vos mains, leur chaleur brûlante et ce goût sublime d’abandon. Le froid prend rapidement votre place à mes côtés et je m’enveloppe dans ces couvertures où nous avons tant partagé.
Je finis par m’endormir décue de ne pas pouvoir me blottir contre la douce chaleur de votre peau...et inquiète comme une enfant de cinq ans qui une fois dans le noir, ne se rappelle jamais que la lumière du jour va revenir.
vendredi 1 mai 2009
La peur du monstre
Une étudiante en sexologie que j’appelerai Isabelle pour préserver son anonymat, m’a demandé de participer à un de ses travaux dans le cadre d’un cours de relation d’aide, et j’ai accepté. J’ai joué le rôle de l’ « aidée » le temps de trois rencontres de 45 minutes chacune. Nous devions partir d’un élément particulier de ma vie, qui me préocupait. Je devais m’ouvrir et développer sur ce point pendant q’elle pratiquait avec moi ses techniques d’intervention. Je l’ai fait pour l’aider...Et me suis finalement retrouvée « aidée » plus que je ne l’aurais cru. Je dois même admettre que je n'aurais pas refusé quelques rencontres supplémentaires.
Plusieurs points sont resortis de ces trois entretients et j’ai été surprise de me voir aussi fragile, aussi sensible, face à la femme que je suis devenue. Je me savais très bavarde, capable de parler assez facilement de moi. Cependant, je ne m’attendais pas à ressentir un malaise en m’ouvrant les tripes et en dévoilant la face plus cachée de la lune, ainsi que ses cratères immenses. J’ai même ressenti de la honte en discutant de certaines de mes faiblesses. Je l’ai fait avec elle en me disant que, ce qu’on n’a pas envi de dire est bien souvent ce que nous avons le plus besoin de dire. C’est dans cette même optique que j’ai décidé d’en partager une partie avec vous. Elle m'a aussi suggéré que l'écriture pourrait m'être bénifique mais ça, je le savais déjà.
D’abord, je suis une personne insatiable et excessive. En ce qui concerne la séduction, je dirais que si je le pouvais, j’aimerais pouvoir garder un (ou plusieurs?) homme(s) dans une érection permanente. Cela va bien au delà du sexe ou de la perversion. J’aime séduire et être séduite. J’aime me sentir désirée comme la plupart des femmes mais la différence est que moi il m’est très difficile de perdre ce sentiment et je voudrais que ça ne s’arrête jamais. À l’occasion, il peut même m’arriver de me sentir insécure et terriblement décue quand l’érection disparaît. Je vis souvent un deuil lorsqu’une relation sexuelle se termine, qu’elle dure 15 minutes, une heure ou deux jours. J’ai plusieurs fois exprimé le désir d’apprendre une autre façon de consommer la séduction et la sexualité. Depuis quelques temps, la vie me permet de faire de petit pas sur ce chemin et j’en retire beaucoup de joie, de gratitude et de fierté.
J’apprends la lenteur. J’apprends à contrôler l’agressivité ressentie quand je ne suis pas pénétrée au moment où je voudrais l’être. J’apprends à faire durer le désir jusqu’à ne plus en pouvoir. J’apprends à apprécier les caresses tendres et sensuelles sans être dans l’empressement d’être prise. J’apprends enfin à consommer la séduction et la sexualité comme de la fine cuisine, au lieu de m’en empiffrer comme dans un buffet à volonté telle une gloutonne.
J’ai toujours eu tendance à apprécier chaque sensation qui m’est offerte mais je dois admettre que maintenant je les apprécie davantage et elles me paraissent plus intenses. Quand je me sens obsédée par le sexe et que je n’ai que ça en tête je me demande « lune, est-ce vraiment de sexe que tu as envi? » Comme je suis plus à l’écoute de mon corps, je réalise bien souvent que ce n’est pas exactement ce dont j’ai besoin. Je sens que j’évolue mais je considère malgré tout que j’en ai encore beaucoup à apprendre.
Ce côté de moi se reflète dans plusieurs sphères de ma vie. J’en veux toujours plus, et j’arrive difficilement à être raisonnable. Mes émotions sont aussi assez démesurées ainsi que ma manière souvent maladroite de les exprimer. J’ai déjà fait des pas de géante en éliminant de mon existence l’alcool, la drogue, et les relations malsaines. Même la nourriture arrive de plus en plus à me rassasier mais en général, le sentiment de satiété ne m’a pas habité souvent dans ma vie. Je suis en train de l’apprendre doucement. Lentement mais sûrement.
Malheureusement, je demeure insatiable à plusieurs niveaux. Plus précisément ce qui touche les relations affectives et le plaisir sous toutes ses formes. Je suis souvent comme une petite gamine qui ne veut pas arrêter de s’amuser, qui refuse qu’on lui enlève ses jouets, qui réagit très mal quand on lui dit non, qui est mi-naïve, mi-méfiante et qui a souvent et démesurément besoin d’être rassurée. Que de vilains travers à corriger!
J’ai tendance à voir l’ensemble de mes défauts comme un horrible « monstre » qui vit au fond de moi, et je vis souvent dans la peur qu’on le découvre et qu’on me trouve moins belle, moins bonne, moins aimable. Je l’ai toujours su mais en discuter avec Isabelle m’a fait réaliser combien la peur de ce « monstre » ne me quitte jamais. Dans le passé, j’entretennais souvent des relations platoniques sans engagement profond, et je finnissais par prendre la fuite pour éviter qu’on ne découvre ce « monstre ». Aujourd’hui, j’ai envi de me laisser connaître entièrement malgré tout ce que cela implique. À part les membres de ma famille, j’ai dans ma vie un nombre plutôt limité de personnes qui ont vu plusieurs de ces facettes. Ce sont des gens auxquels je suis très attachée et desquels je me sens aimée. Pourtant, chaque fois que ce « monstre » refait surface j’ai honte et j’ai peur de leur jugement.
Quand on me demande à quoi ressemble ce fameux « monstre », j’ai toujours de la difficulté à le décrire. Pour moi, c’est quand je boude parce que je n’obtiens pas ce que je désire. C’est quand on me rassure et que je ne me sens pas plus rassurée. C’est quand je suis jalouse. C’est quand je veux arrêter de pleurer sans y arriver. C’est quand je ne peux m’empêcher d’exiger plus que ce que l’on m’offre. C’est quand on est témoin de ma colère, que je gère dailleurs très très mal. C’est quand la petite fille en moi m’empêche d’être la femme-adulte-raisonnable que je voudrais être. Bien que je reconnaisse mon droit d’être humaine, que je sache que la perfection n’existe pas et que je sois consciente que je ne pourrai jamais éliminer ce « monstre », je persiste avec acharnement à vouloir le contrôler, pour pouvoir être une femme parfaite, une amie parfaite, une amante parfaite...Rien de moins. C’est dommage mais j’accorde souvent plus d’indulgence et de tolérance aux autres qu’à moi-même.
Je me considère une belle femme, avec une grande richesse intérieure et de magnifiques qualités. Pourtant, quand Isabelle m’a demandé si je me voyais comme une personne « aimable » je suis restée silencieuse trop longtemps. Cette hésitation a fait naître un noeud dans ma gorge est des larmes dans mes yeux. « Je suis une personne aimable » ais-je finis par répondre après avoir ravalé ma salive plusieurs fois. J’y croyais vraiment mais j’étais terriblement décue de ne pas avoir répondu plus instantanément puisque je ne doute pas de ma beauté et de mes forces. J’ai seulement cette triste impression, bien ancrée en moi depuis longtemps, qu’il est plus difficile de m’aimer quand on découvre tout ce que j’ai de moins reluisant...
La plupart du temps, et particulièrement ces jours-ci, je suis heureuse! Nous avons tous nos « bibittes » et je pense que même avec un grand désir de s’améliorer, nous ne devons pas oublier de vivre! Je peux toujours viser la perfection mais je dois garder en tête que je ne l’atteindrai jamais et que le cheminement est tout aussi important que le résultat final, sinon davantage. Je continuerai donc d’avancer sur ce chemin palpitant, un pas à fois, vers ce jour où la petite lune aura perdu sa peur du « monstre » pour devenir une plussss meilleure femme-enfant-adulte-raisonnable-et-PRESQUE-parfaite!
« Il n’y a de terrible en nous que ce qui n’a pas encore été dit » Louis-Ferdinand Céline
Plusieurs points sont resortis de ces trois entretients et j’ai été surprise de me voir aussi fragile, aussi sensible, face à la femme que je suis devenue. Je me savais très bavarde, capable de parler assez facilement de moi. Cependant, je ne m’attendais pas à ressentir un malaise en m’ouvrant les tripes et en dévoilant la face plus cachée de la lune, ainsi que ses cratères immenses. J’ai même ressenti de la honte en discutant de certaines de mes faiblesses. Je l’ai fait avec elle en me disant que, ce qu’on n’a pas envi de dire est bien souvent ce que nous avons le plus besoin de dire. C’est dans cette même optique que j’ai décidé d’en partager une partie avec vous. Elle m'a aussi suggéré que l'écriture pourrait m'être bénifique mais ça, je le savais déjà.
D’abord, je suis une personne insatiable et excessive. En ce qui concerne la séduction, je dirais que si je le pouvais, j’aimerais pouvoir garder un (ou plusieurs?) homme(s) dans une érection permanente. Cela va bien au delà du sexe ou de la perversion. J’aime séduire et être séduite. J’aime me sentir désirée comme la plupart des femmes mais la différence est que moi il m’est très difficile de perdre ce sentiment et je voudrais que ça ne s’arrête jamais. À l’occasion, il peut même m’arriver de me sentir insécure et terriblement décue quand l’érection disparaît. Je vis souvent un deuil lorsqu’une relation sexuelle se termine, qu’elle dure 15 minutes, une heure ou deux jours. J’ai plusieurs fois exprimé le désir d’apprendre une autre façon de consommer la séduction et la sexualité. Depuis quelques temps, la vie me permet de faire de petit pas sur ce chemin et j’en retire beaucoup de joie, de gratitude et de fierté.
J’apprends la lenteur. J’apprends à contrôler l’agressivité ressentie quand je ne suis pas pénétrée au moment où je voudrais l’être. J’apprends à faire durer le désir jusqu’à ne plus en pouvoir. J’apprends à apprécier les caresses tendres et sensuelles sans être dans l’empressement d’être prise. J’apprends enfin à consommer la séduction et la sexualité comme de la fine cuisine, au lieu de m’en empiffrer comme dans un buffet à volonté telle une gloutonne.
J’ai toujours eu tendance à apprécier chaque sensation qui m’est offerte mais je dois admettre que maintenant je les apprécie davantage et elles me paraissent plus intenses. Quand je me sens obsédée par le sexe et que je n’ai que ça en tête je me demande « lune, est-ce vraiment de sexe que tu as envi? » Comme je suis plus à l’écoute de mon corps, je réalise bien souvent que ce n’est pas exactement ce dont j’ai besoin. Je sens que j’évolue mais je considère malgré tout que j’en ai encore beaucoup à apprendre.
Ce côté de moi se reflète dans plusieurs sphères de ma vie. J’en veux toujours plus, et j’arrive difficilement à être raisonnable. Mes émotions sont aussi assez démesurées ainsi que ma manière souvent maladroite de les exprimer. J’ai déjà fait des pas de géante en éliminant de mon existence l’alcool, la drogue, et les relations malsaines. Même la nourriture arrive de plus en plus à me rassasier mais en général, le sentiment de satiété ne m’a pas habité souvent dans ma vie. Je suis en train de l’apprendre doucement. Lentement mais sûrement.
Malheureusement, je demeure insatiable à plusieurs niveaux. Plus précisément ce qui touche les relations affectives et le plaisir sous toutes ses formes. Je suis souvent comme une petite gamine qui ne veut pas arrêter de s’amuser, qui refuse qu’on lui enlève ses jouets, qui réagit très mal quand on lui dit non, qui est mi-naïve, mi-méfiante et qui a souvent et démesurément besoin d’être rassurée. Que de vilains travers à corriger!
J’ai tendance à voir l’ensemble de mes défauts comme un horrible « monstre » qui vit au fond de moi, et je vis souvent dans la peur qu’on le découvre et qu’on me trouve moins belle, moins bonne, moins aimable. Je l’ai toujours su mais en discuter avec Isabelle m’a fait réaliser combien la peur de ce « monstre » ne me quitte jamais. Dans le passé, j’entretennais souvent des relations platoniques sans engagement profond, et je finnissais par prendre la fuite pour éviter qu’on ne découvre ce « monstre ». Aujourd’hui, j’ai envi de me laisser connaître entièrement malgré tout ce que cela implique. À part les membres de ma famille, j’ai dans ma vie un nombre plutôt limité de personnes qui ont vu plusieurs de ces facettes. Ce sont des gens auxquels je suis très attachée et desquels je me sens aimée. Pourtant, chaque fois que ce « monstre » refait surface j’ai honte et j’ai peur de leur jugement.
Quand on me demande à quoi ressemble ce fameux « monstre », j’ai toujours de la difficulté à le décrire. Pour moi, c’est quand je boude parce que je n’obtiens pas ce que je désire. C’est quand on me rassure et que je ne me sens pas plus rassurée. C’est quand je suis jalouse. C’est quand je veux arrêter de pleurer sans y arriver. C’est quand je ne peux m’empêcher d’exiger plus que ce que l’on m’offre. C’est quand on est témoin de ma colère, que je gère dailleurs très très mal. C’est quand la petite fille en moi m’empêche d’être la femme-adulte-raisonnable que je voudrais être. Bien que je reconnaisse mon droit d’être humaine, que je sache que la perfection n’existe pas et que je sois consciente que je ne pourrai jamais éliminer ce « monstre », je persiste avec acharnement à vouloir le contrôler, pour pouvoir être une femme parfaite, une amie parfaite, une amante parfaite...Rien de moins. C’est dommage mais j’accorde souvent plus d’indulgence et de tolérance aux autres qu’à moi-même.
Je me considère une belle femme, avec une grande richesse intérieure et de magnifiques qualités. Pourtant, quand Isabelle m’a demandé si je me voyais comme une personne « aimable » je suis restée silencieuse trop longtemps. Cette hésitation a fait naître un noeud dans ma gorge est des larmes dans mes yeux. « Je suis une personne aimable » ais-je finis par répondre après avoir ravalé ma salive plusieurs fois. J’y croyais vraiment mais j’étais terriblement décue de ne pas avoir répondu plus instantanément puisque je ne doute pas de ma beauté et de mes forces. J’ai seulement cette triste impression, bien ancrée en moi depuis longtemps, qu’il est plus difficile de m’aimer quand on découvre tout ce que j’ai de moins reluisant...
La plupart du temps, et particulièrement ces jours-ci, je suis heureuse! Nous avons tous nos « bibittes » et je pense que même avec un grand désir de s’améliorer, nous ne devons pas oublier de vivre! Je peux toujours viser la perfection mais je dois garder en tête que je ne l’atteindrai jamais et que le cheminement est tout aussi important que le résultat final, sinon davantage. Je continuerai donc d’avancer sur ce chemin palpitant, un pas à fois, vers ce jour où la petite lune aura perdu sa peur du « monstre » pour devenir une plussss meilleure femme-enfant-adulte-raisonnable-et-PRESQUE-parfaite!
« Il n’y a de terrible en nous que ce qui n’a pas encore été dit » Louis-Ferdinand Céline
mardi 14 avril 2009
Au Pays de Candy
"Au pays de Candy, comme dans tout les pays, on s'amuse, on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils..."
Je pense que pour la plupart des femmes, leurs fantasmes les plus incompréhensibles et les moins avouables ont d'abord été des désirs de petite fille.
(Pour arriver à l'essentiel je vous suggère d'avancer directement à 1:20)
Il y a forcément un lien à faire entre ces deux vidéos...Je vous laisse en juger par vous-mêmes ;-)
Je pense que pour la plupart des femmes, leurs fantasmes les plus incompréhensibles et les moins avouables ont d'abord été des désirs de petite fille.
(Pour arriver à l'essentiel je vous suggère d'avancer directement à 1:20)
Il y a forcément un lien à faire entre ces deux vidéos...Je vous laisse en juger par vous-mêmes ;-)
mercredi 8 avril 2009
La plus chaude des pipes...
Il y a des jours comme ça, et des soirs aussi. Des moments magiques, et tragiques aussi...qui arrivent à nous faire rire quand on y repense avec du recul.
Il y a quelques jours j'ai reçu un ami chez moi pour, entre autre, inaugurer ma nouvelle pipe à shisha. Après un léger repas, nous sous sommes rapidement retrouvés nus préparant la fameuse pipe. Tout deux allongés sur mon futon, nous avons partagé le plaisir convivial de cette sorte de "calumet de paix" aux parfums sucrés de leechee, en agrémentant cet instant de délicieuses caresses.
À un certain moment, continuant de promener ma bouche sur la peau chaude de Monsieur, j'ai décidé de saisir la pipe pour en aspirer quelques bouffées. À peine ais-je eu le temps de réaliser que le tuyau était plus court que je ne l'avais cru que la pipe (je parle de l'objet...) avait dramatiquement basculé. La petite briquette de charbon allumée et rouge s'est retrouvée en morceaux, entre mes cuisses.
Le "plaisir convivial" a tourné au cauchemar en l'espace d'une seconde et toute la sensualité de cet instant s'est vite transformé en panique. Pendant que l'eau de cette pipe-de-malheur se déversait sur mon plancher, je pouvais voir et surtout sentir le feu qui collait à ma peau et la faisait fondre. Je tentais désespérément de m'en débarasser du revers de la main, sans succès. Avec l'aide de Monsieur, j'ai finis par envoyer quelques tisons sur le sol en criant et en sautillant sur mes fesses mais j'ai été sérieusement brûlée.
Bon je sais, les plus cyniques sont certainement en train de se dire en eux-mêmes "Lune aime les émotions fortes! Non seulement elle aime quand ça fait mal, mais elle a l'habitude d'avoir le feu entre les cuisses..." Croyez-moi (ais-je vraiment besoin de vous convaincre?)cette fois je n'en ai retiré aucun plaisir.
Après que nous ayions éteint le dernier tison et que nous ayions repris notre souffle, la tragédie a pris des tournures de "role play" du genre "docteur/patiente" et j'ai écarté mes jambes bien grand afin que Monsieur évalue l'empleur des dégâts. Diagnostic? Plusieurs rougeurs mais trois brûlures plus graves. Deux sur l'intérieur de la cuisse droite et une sur la lèvre gauche (et vous avez sans doute deviné que je ne parle pas de ma bouche).
Une infirmière d'info-santé m'a fortement conseillé de me rendre à l'hopital afin de m'assurer qu'il ne s'agisse pas de brûlures au troisième degré...Je pense qu'il est inutile que je vous précise que je n'avais aucune envie d'avoir à expliquer les quelques marques de morsures sur mon corps, en plus d'avoir à exposer les brûlures que j'ai entre les cuisses, causées par une pipe à shisha renversée, après avoir attendu 10 heures minimum dans une salle d'attente, les jambes écartées...J'ai choisis de rester chez moi.
Moi qui avais prévu, ce soir là, honorer Monsieur dans la plus dévouée des servitudes...J'ai passé le reste de la soirée immobilisée, jambes écartées, à me faire servir et dorloter.
Comme les brûlures ne sont pas encore guéries, je suis forcée de marcher en évitant le plus possible le frottement entre mes cuisses. Je vous laisse donc imaginer toute la beauté de ma démarche cavalière. Mis à part ce détail, je me suis plutôt remise de cet accident fâcheux.
Merci encore à Monsieur pour son précieux support dans cette BRÛLANTE épreuve ;-)
Il y a quelques jours j'ai reçu un ami chez moi pour, entre autre, inaugurer ma nouvelle pipe à shisha. Après un léger repas, nous sous sommes rapidement retrouvés nus préparant la fameuse pipe. Tout deux allongés sur mon futon, nous avons partagé le plaisir convivial de cette sorte de "calumet de paix" aux parfums sucrés de leechee, en agrémentant cet instant de délicieuses caresses.
À un certain moment, continuant de promener ma bouche sur la peau chaude de Monsieur, j'ai décidé de saisir la pipe pour en aspirer quelques bouffées. À peine ais-je eu le temps de réaliser que le tuyau était plus court que je ne l'avais cru que la pipe (je parle de l'objet...) avait dramatiquement basculé. La petite briquette de charbon allumée et rouge s'est retrouvée en morceaux, entre mes cuisses.
Le "plaisir convivial" a tourné au cauchemar en l'espace d'une seconde et toute la sensualité de cet instant s'est vite transformé en panique. Pendant que l'eau de cette pipe-de-malheur se déversait sur mon plancher, je pouvais voir et surtout sentir le feu qui collait à ma peau et la faisait fondre. Je tentais désespérément de m'en débarasser du revers de la main, sans succès. Avec l'aide de Monsieur, j'ai finis par envoyer quelques tisons sur le sol en criant et en sautillant sur mes fesses mais j'ai été sérieusement brûlée.
Bon je sais, les plus cyniques sont certainement en train de se dire en eux-mêmes "Lune aime les émotions fortes! Non seulement elle aime quand ça fait mal, mais elle a l'habitude d'avoir le feu entre les cuisses..." Croyez-moi (ais-je vraiment besoin de vous convaincre?)cette fois je n'en ai retiré aucun plaisir.
Après que nous ayions éteint le dernier tison et que nous ayions repris notre souffle, la tragédie a pris des tournures de "role play" du genre "docteur/patiente" et j'ai écarté mes jambes bien grand afin que Monsieur évalue l'empleur des dégâts. Diagnostic? Plusieurs rougeurs mais trois brûlures plus graves. Deux sur l'intérieur de la cuisse droite et une sur la lèvre gauche (et vous avez sans doute deviné que je ne parle pas de ma bouche).
Une infirmière d'info-santé m'a fortement conseillé de me rendre à l'hopital afin de m'assurer qu'il ne s'agisse pas de brûlures au troisième degré...Je pense qu'il est inutile que je vous précise que je n'avais aucune envie d'avoir à expliquer les quelques marques de morsures sur mon corps, en plus d'avoir à exposer les brûlures que j'ai entre les cuisses, causées par une pipe à shisha renversée, après avoir attendu 10 heures minimum dans une salle d'attente, les jambes écartées...J'ai choisis de rester chez moi.
Moi qui avais prévu, ce soir là, honorer Monsieur dans la plus dévouée des servitudes...J'ai passé le reste de la soirée immobilisée, jambes écartées, à me faire servir et dorloter.
Comme les brûlures ne sont pas encore guéries, je suis forcée de marcher en évitant le plus possible le frottement entre mes cuisses. Je vous laisse donc imaginer toute la beauté de ma démarche cavalière. Mis à part ce détail, je me suis plutôt remise de cet accident fâcheux.
Merci encore à Monsieur pour son précieux support dans cette BRÛLANTE épreuve ;-)
jeudi 2 avril 2009
Éclair de fait divers
Le 1er septembre 1997 22h
Je suis toute seule maintenant et c'est sûrement mieux ainsi. Philippe vient de partir en claquant la porte, encore une fois. Je sais trop bien que dans quelques heures, quelques jours tout au plus, il reviendra escalader mon balcon comme il en a l'habitude. Il entrera sans frapper, et se dirigera vers le frigo, souhaitant stupidement qu'il se soit auto-rempli pendant sa courte absence. Et il se réinstallera dans le désert de ma vie en attendant la prochaine tempête. Pourtant, chaque fois qu'il me quitte la peur de manquer d'air m'envahit. Ce soir, la culpabilité me dévaste. Un peu comme la larve d'un gigantesque volcan qui n'en finit plus de déborder en brûlant tout sur son passage. Je dois avoir surestimé le pouvoir de mon poison puisque je pleure bien plus que je ne plâne. Je suis décue que la drogue ne réussisse plus à, ni sécher les larmes dans mes yeux, ni anesthésier ma douleur. Il n'a pas le droit de m'abandonner ainsi, seule au milieu de ce superbe enfer que nous avons pourtant construit ensemble. Un horrible monstre, voilà ce qu'il est...et ce qu'il a fait de moi.
La journée avait pourtant bien débuté. Deux seringues attendaient sagement que nos bras se réveillent et Philippe était tout joyeux: Il n'en fallait pas plus pour que je sois comblée. Comme c'est toujours plus facile de trouver de l'argent quand je ne souffre pas du manque, je suis allée porter mon vidéo au "pawn shop" pour la centième fois et j'ai eu en échange plus d'argent que je ne le prévoyais. Cela a suffit pour que j'évite les affreux remords habituels. En rentrant, je suis passée devant un fleuriste et me suis surprise à m'imaginer, telle un femme respectable à qui l'on offre ce genre de bouquet. Quand je suis arrivée, Philippe m'a acceuilli avec des bêtises, ce qui m'a vite remis les pieds sur terre. Monsieur me reprochait d'avoir pris trop de temps. Ce fût ensuite son tour de sortir pour acheter nos précieuses doses. J'ai trouvé qu'il avait lui aussi pris trop de temps mais j'ai choisis de me taire à son retour. J'avais mieux à faire.
C'est moi qui ai séparé les portions, en prennant bien soin de ne pas oublier, que c'était mon vidéo à moi qu'on s'apprêtait à se shooter. Il a grogné que la quantité était trop grande pour ma carcasse et que c'était dangeureux. J'ai souris parce qu'en fait, c'est toujours dangeureux quand on s'injecte de la drogue dans les veines, C'est juste qu'on y pense pas. Alors je l'ai traité de jaloux pendant que l'aiguille perçait ma peau suppliante. Effectivement, c'était trop. J'ai complètement perdu la carte mais c'était loin d'être la première fois. J'avoue que c'est un peu mon but quand je me gèle.
Quand je suis revenue à moi, grâce à l’air soufflé de la bouche de Philippe à la mienne, il avait dijoncté et me hurlait de respirer. J'essayais d'ouvrir mes paupières afin qu'il soit juste assez rassuré pour me laisser plâner en paix, mais je n'y arrivais pas. Il était complètement hystérique et ses poings m'ont presque défoncé la cage thoracique. "Merde" que j'ai pensé, et je l'ai peut-être dit. Je vennais de goûter au paradis et lui avait tout gâché. Il avait écourté mon voyage au pays des merveilles. En retrouvant ma conscience, je l'ai vu pleuré et ça m'a un peu consolé. J'ai cru, pendant un instant, qu'il m'aimait pour vrai. Ensuite, j'ai une fois de plus été forcée de réaliser que moi, c'est quand ma tête repose sur l'épaule de la mort que je me sens bien.
Pendant ce temps, Philippe essayait de me convaincre que j'avais besoin de soins médicaux. À peine avais-je repris mon souffle que j'étais obligé de l'écouter m'expliquer sa fameuse théorie selon laquelle, un overdose d'héroïne est toujours suivie d'une période critique de cinq heures où le coeur risque de lâcher une deuxième fois mais sans ne jamais redémarrer. Il était convaincu et sûrement convaincant mais tout ses mots ne réussissaient qu'à m'étourdir. Il était hors de question que j'aille m'allonger sur une civière froide, dans un corridor quelconque, à me faire massacrer les bras par des infirmières qui ne sont même pas foutues de trouver une veine. Rien n'aurait pu me forcer à sortir parmi tout ces gens qui ne sont pas de ma race.
Derrière mon épais masque d'indifférence je souhaitais tellement que Philippe ne finisse pas par partir, et qu'on évite le drame pour une fois. Rien qu'une seule putain de fois. Mais c'est raté. Il est parti en me crachant au visage que j'étais égoiste et que je méritais de crever toute seule...Dire que j'ai cru qu'il m'aimait. C'est lui l'égoiste, il mérite de revenir et me trouver morte! Mais malheureusement il ne reviendra pas, et puis je ne crèverai pas.
À l'instant même où j'écris ces mots, je sens mon âme meurtrie se diriger comme un somnambule, là où je me sens si confortable. Ayant pour seule compagne mon amie la seringue, je m'envolerai le temps d'un songe chaleureux. Pour vite oublier que cette seringue est en fait la pire enemie que ma vie ait connu. Malheureusement, il existe de ces fréquentations dont on ne se défait pas facilement. Moi je suis allergique aux états de conscience permanents. Toutes mes blessures, ainsi exposées et toujours à vif, finiraient par me tuer.
Un jour j'ai fait déboulé quelques poussières blanches au fond d'une cuillère. Avec un peu d'eau j'ai concocté ma potion magique. La chaleur ressentie au moment où cette potion a pénétré mon sang, n'a plus jamais quitté ma mémoire. J'avais été frappée par le genre de coup de foudre où on se dit naïvement "Enfin! Voilà ce que je cherche depuis toujours". Malgré les mises en garde, je suis devenue, sans m'en apercevoir, comme ces tristes fantômes errant sur les trottoirs, à qui je donnais des cigarettes en jalousant leur si totale indifférence. Je sais maintenant que dans chaque junkie il y a un peu de moi. Et j'ai à l'intérieur de moi, une partie de chacun d'eux.
Quand on regarde au delà du déguisement, du sourire angélique et au delà du toît sur ma tête que je ne tarderai pas à perdre, on voit bien que je ne suis pas différente d'eux. Mais personne ne regarde au delà de ce qu'il voit. Tout le monde s'en fout. Cette femme étrange, cette enfant au coeur infirme, que je détruis et rejette, elle me colle au derrière et je ne sais plus quoi en faire. Le dégoût et la haine qu'elle suscite en moi ne cesse de grandir et ce, malgré tout les détours que je fais pour éviter les mirroirs. Cette ombre de moi-même, pourtant pâle et faible, me poursuit et me hante avec une intensité suprenante.
Bien sûre j'aurais voulu que mes parents soient fiers de moi, mais j'ai échoué depuis fort longtemps. Je veux bien croire et accepter qu'ils ont fait ce qu'ils ont pu, mais c'est assez évident que le résultat est un désastre. Je ne pourrais pas dire quand exactement, mais j'ai finis par me résigner. Certains voient leur progéniture devenir des prêtres qui consacrent toute leur vie à l'adoration d'un Dieu qu'ils n'ont jamais vu, des criminels endurcis qui passent leur existence enfermés à l'abris de la vrai vie, ou des automates sages et fiers de traverser leur vie en la travaillant. Mes parents, eux, c'est une droguée qu'ils ont pour fille. Une junkie qui a appris l'alcool, la drogue et l'oubli, pour survivre aux tornades qui chavirent le coeur. Moi aussi je travaille fort. Je suis une automate finie, contrainte à me dévouer, et à adorer une substance qui m'assassine lentement et me retient prisonnière à des années lumière de la vrai vie. Moi, tout ce que je souhaite, c'est endormir cette existence et utiliser le peu d'énergie dont je dispose, pour éviter qu'elle ne s'éveille.
La semaine dernière, ma mère soudainement préocuppée par le sort de mes pieds, m'a acheté une belle paire de bottes pour ainsi prévenir de vilaines engelures à son restant de fille. Elle a même eu la rapidité d'esprit de les égratigner volontairement pour s'assurer que je n'essaierais pas de me les faire rembourser. Bravo maman...Mais quand je sors de chez moi c'est pour de la drogue, de l'argent, ou tout ce qui s'y rattache, alors franchement je ne vois pas comment je pourrais enfiler ces bottes. Les remords me remuent tellement les entrailles que j'ai envi de vômir rien qu'en les regardant.
La honte ne me laisse aucun répis. Bien des gens l'ignorent mais l'amour des autres est douloureux pour ceux qui détestent ce qu'ils sont, autant que la haine peut l'être pour les chanceux qui ont trouvé le secret de l'amour de soi. Mes parents m'ont donné "le cadeau de la vie" et seraient démollis de voir ce que j'en fais de leur cadeau...mais jamais aussi démollis que moi.
Je suis dans mon lit, mon petit univers. Je suis entourée d'une eau noire et assez profonde pour m'engloutir alors je ne veux être nul part ailleurs que sur cette île lointaine. J'écris à perdre haleine, comme si c'était la dernière fois. Depuis toujours, l'écriture est mon seul refuge, la seule amie qui ne m'ait jamais abandonné. Je réalise, sans surprise, que la théorie tordue de Philippe c'est de la merde puisque les heures passent et je suis toujours en vie...Enfin, autant que cela est possible de l'être et avec suffisament de force pour mettre mes tripes sur ce papier. Je n'en demande pas plus.
J'ai l'impression que mon coeur oublie de battre neuf fois sur dix. C'est une moyenne inquiétante mais j'en connais bien la cause. Mon coeur a besoin de Philippe. Besoin de sentir sa présence et entendre sa voix pour y trouver son rythme. Mon pauvre coeur handicapé, qu'il a apprivoisé, déshabillé, observé, compris, protégé, cassé, soigné...Et aimé à sa façon à lui. Il a fait pour mon coeur bien plus que je n'ai moi-même jamais été en mesure de faire. Et avec ce coeur malade moi je l'aime tant.
Si l'absence de drogue peut rendre mon amour encore plus grand et encore plus bouillant, alors je préfère ne jamais dégeler sinon je n'y survivrai pas. J'ignore comment aimer. J'ignore comment gérer cette brûlure dans mon ventre quand je le regarde dormir. Sur mon navire, il est le seul capitaine et c'est de mon plein gré que je lui confie les commandes. Ma confiance en lui n'a aucune barrière. Même ses mensonges sont pour moi des vérités. Quand il est là je me sens plus protégée que toutes les richesses de ce monde. Je n'ai pas peur de fermer mes yeux et le laisser me mener en bateau vers des pays inconnus.
Ce soir il a sauvé ma "presque vie" de ses mains, de son souffle, de son coeur. Puis, il est parti avec elle. Je voudrais qu'il soit ici et qu'il m'accompagne dans ce dernier voyage. Qu'il m'écoute lui promettre que demain je serai sage, et qu'il me croit. Pour lui répéter cent fois combien je l'aime et lui confesser tout ce qu'il sait déjà, tout ce qu'il a su avant moi. Faire comme si cette saleté de drogue n'avait jamais construit de mur entre lui et moi. Je sens qu'il ne me reste que très peu de temps sur cette triste planète et je me demande pourquoi il est si difficle de quitter un ciel si gris. Ce n'est pas que je tienne vraiment à la vie mais je n'aurais jamais cru m'éteindre ainsi. Je souhaite seulement que ma douleur disparaisse en même temps que ma vie. Je suis si fatiguée, et si seule, et si minuscule, et si loin...
Hier soir, un appel anonyme a conduit les policiers du SPVM dans un appartement du plateau mont-royal à l'intersection des rues messier et rachel, où ils ont fait la maccabre découverte du corps inanimé d'une jeune femme dans la vingtaine. Bien que la cause exacte de son décès soit encore inconnue, tout porte à croire qu'elle aurait succombé à une surdose d'héroïne. En arrivant sur les lieux, les secours ont trouvé la femme au lit, recroquevillée sous les couvertures. Un crayon et quelques feuilles éparpillées autours du cadavre, indiquent qu'elle aurait consacré ses derniers moments de lucidité à l'écriture d'une lettre. Ces documents seront évidement étudiés par les enquêteurs afin de déterminer si elle aurait pu choisir volontairement de mettre fin à ses jours. Fait plutôt étrange, on aurait aussi trouvé une paire de bottes retenues fermement par la victime contre son coeur qui avait malheureusement cessé de battre.
J'ai écrit cette nouvelle dans une autre vie...Dans une vie qui ne m'appartenait pas. L'amour malade, le poison dans les veines, le mal de vivre, les bottes égratignées par ma mère, l'"overdose", tout les faits de cette nuit évoquée sont malheureusement véridiques. Sauf la fin, évidement. Si je n'avais pas été fidèle à moi-même ce soir là en acceptant que Philippe prenne les commandes et appelle une ambulance, je ne serais pas là aujourd'hui pour partager avec vous un petit bout de cet enfer. Je l'ai accompagné jusqu'à l'hopital où nous sommes restés cinq longues heures. Ils ont fait en sorte que mon coeur ne lâche pas une deuxième fois et vous n'avez pas idée à quel point je remercie le ciel chaque jour que ça ce soit passé ainsi. Toutes les pires journées vécues dans ma nouvelle vie, n'arriveront jamais à me détruire autant qu'une seule journée de cette encienne vie. Aujourd'hui, ma vie m'appartient et me rappeler d'où je viens est le meilleur moyen pour ne jamais y retourner.
Je suis toute seule maintenant et c'est sûrement mieux ainsi. Philippe vient de partir en claquant la porte, encore une fois. Je sais trop bien que dans quelques heures, quelques jours tout au plus, il reviendra escalader mon balcon comme il en a l'habitude. Il entrera sans frapper, et se dirigera vers le frigo, souhaitant stupidement qu'il se soit auto-rempli pendant sa courte absence. Et il se réinstallera dans le désert de ma vie en attendant la prochaine tempête. Pourtant, chaque fois qu'il me quitte la peur de manquer d'air m'envahit. Ce soir, la culpabilité me dévaste. Un peu comme la larve d'un gigantesque volcan qui n'en finit plus de déborder en brûlant tout sur son passage. Je dois avoir surestimé le pouvoir de mon poison puisque je pleure bien plus que je ne plâne. Je suis décue que la drogue ne réussisse plus à, ni sécher les larmes dans mes yeux, ni anesthésier ma douleur. Il n'a pas le droit de m'abandonner ainsi, seule au milieu de ce superbe enfer que nous avons pourtant construit ensemble. Un horrible monstre, voilà ce qu'il est...et ce qu'il a fait de moi.
La journée avait pourtant bien débuté. Deux seringues attendaient sagement que nos bras se réveillent et Philippe était tout joyeux: Il n'en fallait pas plus pour que je sois comblée. Comme c'est toujours plus facile de trouver de l'argent quand je ne souffre pas du manque, je suis allée porter mon vidéo au "pawn shop" pour la centième fois et j'ai eu en échange plus d'argent que je ne le prévoyais. Cela a suffit pour que j'évite les affreux remords habituels. En rentrant, je suis passée devant un fleuriste et me suis surprise à m'imaginer, telle un femme respectable à qui l'on offre ce genre de bouquet. Quand je suis arrivée, Philippe m'a acceuilli avec des bêtises, ce qui m'a vite remis les pieds sur terre. Monsieur me reprochait d'avoir pris trop de temps. Ce fût ensuite son tour de sortir pour acheter nos précieuses doses. J'ai trouvé qu'il avait lui aussi pris trop de temps mais j'ai choisis de me taire à son retour. J'avais mieux à faire.
C'est moi qui ai séparé les portions, en prennant bien soin de ne pas oublier, que c'était mon vidéo à moi qu'on s'apprêtait à se shooter. Il a grogné que la quantité était trop grande pour ma carcasse et que c'était dangeureux. J'ai souris parce qu'en fait, c'est toujours dangeureux quand on s'injecte de la drogue dans les veines, C'est juste qu'on y pense pas. Alors je l'ai traité de jaloux pendant que l'aiguille perçait ma peau suppliante. Effectivement, c'était trop. J'ai complètement perdu la carte mais c'était loin d'être la première fois. J'avoue que c'est un peu mon but quand je me gèle.
Quand je suis revenue à moi, grâce à l’air soufflé de la bouche de Philippe à la mienne, il avait dijoncté et me hurlait de respirer. J'essayais d'ouvrir mes paupières afin qu'il soit juste assez rassuré pour me laisser plâner en paix, mais je n'y arrivais pas. Il était complètement hystérique et ses poings m'ont presque défoncé la cage thoracique. "Merde" que j'ai pensé, et je l'ai peut-être dit. Je vennais de goûter au paradis et lui avait tout gâché. Il avait écourté mon voyage au pays des merveilles. En retrouvant ma conscience, je l'ai vu pleuré et ça m'a un peu consolé. J'ai cru, pendant un instant, qu'il m'aimait pour vrai. Ensuite, j'ai une fois de plus été forcée de réaliser que moi, c'est quand ma tête repose sur l'épaule de la mort que je me sens bien.
Pendant ce temps, Philippe essayait de me convaincre que j'avais besoin de soins médicaux. À peine avais-je repris mon souffle que j'étais obligé de l'écouter m'expliquer sa fameuse théorie selon laquelle, un overdose d'héroïne est toujours suivie d'une période critique de cinq heures où le coeur risque de lâcher une deuxième fois mais sans ne jamais redémarrer. Il était convaincu et sûrement convaincant mais tout ses mots ne réussissaient qu'à m'étourdir. Il était hors de question que j'aille m'allonger sur une civière froide, dans un corridor quelconque, à me faire massacrer les bras par des infirmières qui ne sont même pas foutues de trouver une veine. Rien n'aurait pu me forcer à sortir parmi tout ces gens qui ne sont pas de ma race.
Derrière mon épais masque d'indifférence je souhaitais tellement que Philippe ne finisse pas par partir, et qu'on évite le drame pour une fois. Rien qu'une seule putain de fois. Mais c'est raté. Il est parti en me crachant au visage que j'étais égoiste et que je méritais de crever toute seule...Dire que j'ai cru qu'il m'aimait. C'est lui l'égoiste, il mérite de revenir et me trouver morte! Mais malheureusement il ne reviendra pas, et puis je ne crèverai pas.
À l'instant même où j'écris ces mots, je sens mon âme meurtrie se diriger comme un somnambule, là où je me sens si confortable. Ayant pour seule compagne mon amie la seringue, je m'envolerai le temps d'un songe chaleureux. Pour vite oublier que cette seringue est en fait la pire enemie que ma vie ait connu. Malheureusement, il existe de ces fréquentations dont on ne se défait pas facilement. Moi je suis allergique aux états de conscience permanents. Toutes mes blessures, ainsi exposées et toujours à vif, finiraient par me tuer.
Un jour j'ai fait déboulé quelques poussières blanches au fond d'une cuillère. Avec un peu d'eau j'ai concocté ma potion magique. La chaleur ressentie au moment où cette potion a pénétré mon sang, n'a plus jamais quitté ma mémoire. J'avais été frappée par le genre de coup de foudre où on se dit naïvement "Enfin! Voilà ce que je cherche depuis toujours". Malgré les mises en garde, je suis devenue, sans m'en apercevoir, comme ces tristes fantômes errant sur les trottoirs, à qui je donnais des cigarettes en jalousant leur si totale indifférence. Je sais maintenant que dans chaque junkie il y a un peu de moi. Et j'ai à l'intérieur de moi, une partie de chacun d'eux.
Quand on regarde au delà du déguisement, du sourire angélique et au delà du toît sur ma tête que je ne tarderai pas à perdre, on voit bien que je ne suis pas différente d'eux. Mais personne ne regarde au delà de ce qu'il voit. Tout le monde s'en fout. Cette femme étrange, cette enfant au coeur infirme, que je détruis et rejette, elle me colle au derrière et je ne sais plus quoi en faire. Le dégoût et la haine qu'elle suscite en moi ne cesse de grandir et ce, malgré tout les détours que je fais pour éviter les mirroirs. Cette ombre de moi-même, pourtant pâle et faible, me poursuit et me hante avec une intensité suprenante.
Bien sûre j'aurais voulu que mes parents soient fiers de moi, mais j'ai échoué depuis fort longtemps. Je veux bien croire et accepter qu'ils ont fait ce qu'ils ont pu, mais c'est assez évident que le résultat est un désastre. Je ne pourrais pas dire quand exactement, mais j'ai finis par me résigner. Certains voient leur progéniture devenir des prêtres qui consacrent toute leur vie à l'adoration d'un Dieu qu'ils n'ont jamais vu, des criminels endurcis qui passent leur existence enfermés à l'abris de la vrai vie, ou des automates sages et fiers de traverser leur vie en la travaillant. Mes parents, eux, c'est une droguée qu'ils ont pour fille. Une junkie qui a appris l'alcool, la drogue et l'oubli, pour survivre aux tornades qui chavirent le coeur. Moi aussi je travaille fort. Je suis une automate finie, contrainte à me dévouer, et à adorer une substance qui m'assassine lentement et me retient prisonnière à des années lumière de la vrai vie. Moi, tout ce que je souhaite, c'est endormir cette existence et utiliser le peu d'énergie dont je dispose, pour éviter qu'elle ne s'éveille.
La semaine dernière, ma mère soudainement préocuppée par le sort de mes pieds, m'a acheté une belle paire de bottes pour ainsi prévenir de vilaines engelures à son restant de fille. Elle a même eu la rapidité d'esprit de les égratigner volontairement pour s'assurer que je n'essaierais pas de me les faire rembourser. Bravo maman...Mais quand je sors de chez moi c'est pour de la drogue, de l'argent, ou tout ce qui s'y rattache, alors franchement je ne vois pas comment je pourrais enfiler ces bottes. Les remords me remuent tellement les entrailles que j'ai envi de vômir rien qu'en les regardant.
La honte ne me laisse aucun répis. Bien des gens l'ignorent mais l'amour des autres est douloureux pour ceux qui détestent ce qu'ils sont, autant que la haine peut l'être pour les chanceux qui ont trouvé le secret de l'amour de soi. Mes parents m'ont donné "le cadeau de la vie" et seraient démollis de voir ce que j'en fais de leur cadeau...mais jamais aussi démollis que moi.
Je suis dans mon lit, mon petit univers. Je suis entourée d'une eau noire et assez profonde pour m'engloutir alors je ne veux être nul part ailleurs que sur cette île lointaine. J'écris à perdre haleine, comme si c'était la dernière fois. Depuis toujours, l'écriture est mon seul refuge, la seule amie qui ne m'ait jamais abandonné. Je réalise, sans surprise, que la théorie tordue de Philippe c'est de la merde puisque les heures passent et je suis toujours en vie...Enfin, autant que cela est possible de l'être et avec suffisament de force pour mettre mes tripes sur ce papier. Je n'en demande pas plus.
J'ai l'impression que mon coeur oublie de battre neuf fois sur dix. C'est une moyenne inquiétante mais j'en connais bien la cause. Mon coeur a besoin de Philippe. Besoin de sentir sa présence et entendre sa voix pour y trouver son rythme. Mon pauvre coeur handicapé, qu'il a apprivoisé, déshabillé, observé, compris, protégé, cassé, soigné...Et aimé à sa façon à lui. Il a fait pour mon coeur bien plus que je n'ai moi-même jamais été en mesure de faire. Et avec ce coeur malade moi je l'aime tant.
Si l'absence de drogue peut rendre mon amour encore plus grand et encore plus bouillant, alors je préfère ne jamais dégeler sinon je n'y survivrai pas. J'ignore comment aimer. J'ignore comment gérer cette brûlure dans mon ventre quand je le regarde dormir. Sur mon navire, il est le seul capitaine et c'est de mon plein gré que je lui confie les commandes. Ma confiance en lui n'a aucune barrière. Même ses mensonges sont pour moi des vérités. Quand il est là je me sens plus protégée que toutes les richesses de ce monde. Je n'ai pas peur de fermer mes yeux et le laisser me mener en bateau vers des pays inconnus.
Ce soir il a sauvé ma "presque vie" de ses mains, de son souffle, de son coeur. Puis, il est parti avec elle. Je voudrais qu'il soit ici et qu'il m'accompagne dans ce dernier voyage. Qu'il m'écoute lui promettre que demain je serai sage, et qu'il me croit. Pour lui répéter cent fois combien je l'aime et lui confesser tout ce qu'il sait déjà, tout ce qu'il a su avant moi. Faire comme si cette saleté de drogue n'avait jamais construit de mur entre lui et moi. Je sens qu'il ne me reste que très peu de temps sur cette triste planète et je me demande pourquoi il est si difficle de quitter un ciel si gris. Ce n'est pas que je tienne vraiment à la vie mais je n'aurais jamais cru m'éteindre ainsi. Je souhaite seulement que ma douleur disparaisse en même temps que ma vie. Je suis si fatiguée, et si seule, et si minuscule, et si loin...
Hier soir, un appel anonyme a conduit les policiers du SPVM dans un appartement du plateau mont-royal à l'intersection des rues messier et rachel, où ils ont fait la maccabre découverte du corps inanimé d'une jeune femme dans la vingtaine. Bien que la cause exacte de son décès soit encore inconnue, tout porte à croire qu'elle aurait succombé à une surdose d'héroïne. En arrivant sur les lieux, les secours ont trouvé la femme au lit, recroquevillée sous les couvertures. Un crayon et quelques feuilles éparpillées autours du cadavre, indiquent qu'elle aurait consacré ses derniers moments de lucidité à l'écriture d'une lettre. Ces documents seront évidement étudiés par les enquêteurs afin de déterminer si elle aurait pu choisir volontairement de mettre fin à ses jours. Fait plutôt étrange, on aurait aussi trouvé une paire de bottes retenues fermement par la victime contre son coeur qui avait malheureusement cessé de battre.
J'ai écrit cette nouvelle dans une autre vie...Dans une vie qui ne m'appartenait pas. L'amour malade, le poison dans les veines, le mal de vivre, les bottes égratignées par ma mère, l'"overdose", tout les faits de cette nuit évoquée sont malheureusement véridiques. Sauf la fin, évidement. Si je n'avais pas été fidèle à moi-même ce soir là en acceptant que Philippe prenne les commandes et appelle une ambulance, je ne serais pas là aujourd'hui pour partager avec vous un petit bout de cet enfer. Je l'ai accompagné jusqu'à l'hopital où nous sommes restés cinq longues heures. Ils ont fait en sorte que mon coeur ne lâche pas une deuxième fois et vous n'avez pas idée à quel point je remercie le ciel chaque jour que ça ce soit passé ainsi. Toutes les pires journées vécues dans ma nouvelle vie, n'arriveront jamais à me détruire autant qu'une seule journée de cette encienne vie. Aujourd'hui, ma vie m'appartient et me rappeler d'où je viens est le meilleur moyen pour ne jamais y retourner.
vendredi 20 mars 2009
Une lune au chômage
La semaine dernière j’ai perdu mon emploi. Oui je sais, nous sommes des milliers à vivre cette situation en ces temps de « crise économique ». Tant qu’à moi, je trouve qu’elle le dos large cette « crise économique ». Ce que je m’apprête à écrire n’a rien de bien excitant mais si vous saviez comme j’ai besoin de sortir tout ça de moi.
La semaine dernière, j’ai eu de la difficulté à me lever chaque matin. C’était pire que jamais. Malgré tout, je me rendais au travail avec le sourire et exécutais les ordres de ma supérieure immédiate de plus en plus exigeante, même quand cela n’avait aucun bon sens. J’étais attentionnée avec mes employés en me disant qu’il n’avait pas à payer pour ma fatigue. Je me disais que ça allait passer, j’étais optimiste, vraiment.
Jeudi je me suis rendue au bureau toujours tiraillée entre une fatigue extrême et un optimisme à toute épreuve. Après deux heures de travail acharné j’ai entendu la voix de ma supérieure qui me demandait de me rendre dans la salle de conférence. Je m’y suis rendue, et dès que je suis entrée et que je l’ai vue en compagnie d’une autre employée cadre, j’ai vite compris de quoi il en retournait. Je ne pouvais pas y croire. Elle était visiblement nerveuse et laissez-moi vous dire que ça ne m’a pas dutout attendrie. J’avais plutôt envie de lui sauter au visage.
Elle m’a annoncé qu’elle mettait fin à mon emploi pour cause de "restructuration" et m’a remis une lettre de licenciement. Elle a ensuite enchaînée en me demandant (que dis-je! En m’ordonnant) de lui remettre les clés de mon bureau, immédiatement. J’ai alors saisis qu’on ne me laissait même pas terminer ma journée. Elle m’a bien expliqué qu’elle ferait sortir mon équipe du bureau pendant que j’irais rammasser mes affaires escortée par l’autre cadre, et que je ne pourrais même pas leur faire mes adieux. J’étais renvoyée comme une vulgaire merde, comme une voleuse, comme une fraudeuse ou je ne sais quoi d’autre. J’avais envi de hurler parce que je savais pertinement que la coupure de mon poste n’avait jamais été prévue dans cette restructuration. Le directeur général m’avait même rassuré au sujet de cette restructuration, en me disant que je n’avais rien à craindre, que j’occupais un poste clé et que j’étais la meilleur pour remplir ce rôle. Je sais qu’il était sincère et que c’est plutôt elle qui a tout manigancé. Je savais que sa décision était personnelle et non professionnelle.
Je savais qu’elle mourrait d’envi de se débarrasser de moi depuis le premier jour de notre collaboration mais je n’aurais pas cru qu’elle serait assez inconsciente pour le faire aussi rapidement. Quoi qu’il en soit, elle a cru à tord qu’elle pouvait couper mon poste et redistribuer mes tâches sans que cela n’affecte le département. Très bientôt, elle va sérieusement regretter de ne pas m’avoir au moins laissé le temps de transmettre mes connaissances avant de me foutre à la porte. Parce qu’honnêtement, bien que je sois consciente que personne n'est irremplaçable, je suis persuadée qu’elle a fait une grosse erreur. Certaines des informations concernant ce département n’existent que dans ma tête et n’avaient encore jamais été écrites parce qu’on ne m’a jamais donné le temps de le faire. C’est une des nombreuses choses qu’elle a choisi d'ignorer, même si je lui en avait fait part à plusieurs reprises.
Nous nous sommes donc rendus à mon bureau afin que je vide la place, ce que j’ai fait avec la vitesse de l’éclair. J’étais totalement envahie par une rage incroyable et je ne comprends toujours pas par quel miracle j’ai réussis à demeurer calme et polie. Avant de quitter j’ai dit que j’allais passer par la réception pour saluer quelques collègues et elle me l’a carrément interdit. Encore une fois, je ne pouvais y croire.
Je suis arrivée dans cette entreprise il y a deux ans. J’avais peu d’expérience dans ce domaine. Mon patron, qui a été remplacé par "elle" au mois de décembre, m’a engagé en m’expliquant que le département avait besoin d’être pris en main, et en me disant qu’il avait de beaux projets pour moi parce qu’il croyait en mon potentiel. Nous avons redonné vie à ce département qui était dans un pietre état. J’ai travaillé si fort! J’ai passé tant de nuits d’insomnie à me demander si j’allais réussir! J’ai obtenu deux promotions en moins de deux ans, et j’en étais fière. Personne ne connaissait mieux que lui et moi tout les rouages complexes de ce département. Quand il est parti, j’ai hérité de presque toutes ses tâches. J’avais beaucoup de peine de perdre mon mentor mais je voyais cette opportunité comme un nouveau défi. J’ai relevé ce défi, de peine et de misère, avec le peu de moyen qu’on m’a donné. Je n’ai pas eu peur d’y mettre de mon temps et de mon énergie, parce que j’y croyais.
Quand "elle" est arrivée, elle s’est d’abord fait mielleuse. Elle m’a rencontré, m’a fait part de ses attentes et m’a demandé de lui faire part des miennes. Elle semblait ouverte et correcte. Elle n’avait aucune idée des tâches que je faisais, concrètement, et le plan était que je lui apprenne afin qu’elle puisse mieux me superviser. Parce qu’il était clair que c’était difficile pour elle d’être ma patronne en ne connaissant pas dutout le fonctionnement de ce département qui est à cent milles lieux de son domaine. Malheureusement, elle a rapidement commencé à imposer des changements sans même s’être assise une seule fois avec moi pour observer quoi que ce soit. Elle disait que je ne devais pas résister aux changements, que je devais collaborer pour améliorer les choses. Alors quand le changement était possible je l’acceptais, même si j’étais visiblement réticente à changer une formule déjà gagnante. Parfois, le changement n’était tout simplement pas possible. Je tentais de lui expliquer mais comme elle n'avait aucune connaissance à ce niveau, c’était difficile de lui faire comprendre. Dans ces moments, elle aurait dû me faire confiance et se dire que je savais de quoi je parlais mais au contraire, elle n’avait aucune confiance en moi. Elle me disait que j’avais tord et non seulement elle m’obligeait à faire quelque chose qui n’avait aucune sens, elle me demandait de me débrouiller pour trouver un moyen puisqu’elle ignorait elle-même comment y arriver. J’ai usé d’imagination comme jamais je ne m’en serais cru capable. L’expérience que j’ai acquise me sera définitivement utile pour le restant de mes jours mais je ne méritais pas d’être ainsi éliminée. Pas de cette façon. Pas après tout ce que j’ai donné.
La veille, elle avait refusé que je prenne une pause pour manger parce qu’elle tennait absolument à ce que j’assiste à une réunion importante où sont prises les plus grandes décisions de l’entreprise. Elle m’a plutôt suggéré d’y apporter mon "lunch". Mes connaissances étaient requises et j’ai répondu à toutes les questions en maîtrisant chaque sujet du bout des doigts. J’avais même eu la naïveté de me croire importante...En fait, son but n’était que de me presser comme un citron pour en extraire tout ce qu’elle pouvait jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à la dernière minute. En sachant très bien que le lendemain elle allait me congédier aussi cavalièrement, n’aurait-elle pas pu au moins me laisser dix minutes pour aller avaler en paix quelques bouchées de mon dîner?! Je ne cesse de me demander comment une personne peut se regarder dans un mirroir sans être dégoûtée après avoir agis ainsi.
Après que j’aie quitté le bureau je suis allée au petit café du rez-de-chaussé et j’ai appelé quelques collègues afin qu’ils viennent me rejoindre pour que je puisse les saluer. Ils ont été unanimes: Cette décision ne vennait pas d’en haut, elle vennait d’elle. Je savais que peu de gens l’aimaient dans l’entreprise mais j’en ai eu la confirmation ce jour-là. On m’a offert beaucoup de compassion et certains ont même pleuré avec moi. J’ai été très émue par leurs témoignages mais ils ont tous fini par retourner à leurs occupations et je suis restée seule avec mes sacs, sans emploi et complètement démollie.
C’est fou à quel point la société nous pousse à nous définir par notre travail. À un point tel que nous nous retrouvons souvent avec le sentiment d’avoir moins de valeur le jour où nous perdons notre emploi. Cette constatation me me trouble profondément. Pendant deux longues années je me suis donné corps et âme pour cette boîte, convaincue de faire une différence, convaincue d’être appréciée, convaincue d’être importante. En rentrant chez moi ce jour-là, je me suis sentie comme si je ne valais plus rien. Pourtant, je suis la même personne, la même Lune avec toutes mes belles forces et mes belles qualités. Une semaine s’est maintenant écoulée et je me sens un peu mieux mais je n’ai toujours pas digéré la manière dont ça s’est déroulé. J’en veux à cette femme et la seule bonne chose que j’arrive à lui souhaiter c’est de ne jamais me croiser dans la rue.
J’ai passé trois ou quatre jours complètement déprimée, incapable de dormir, de manger, et encore moins d’entretenir mon logement, paralysée par la peine et l’angoisse, pleurant sans arrêt. Quelques personnes m’ont offert leur soutien et je leur en suis extrêmement reconnaissante. J’avais honte de me sentir comme je me sentais et d’être dans cet état délabrée, alors j’ai eu tendance à m’isoler comme je le fais souvent. J’avais beau me répéter que j’avais traversé des tempêtes pires que celle-là, desquelles je m’étais toujours sortie grandie, je me demandais quand même comment j’allais surmonter tout ça. J’ai réussis à laisser entrer dans ma bulle un homme merveilleux qui est venu chez moi, qui a pris soin de moi, qui m’a vu comme je déteste qu’on me voit et qui m’a donné inconditionnellement, malgré mes sautes d’humeur insupportables. Son réconfort, ses encouragements, sa tendresse, sa patience et ses chaudes carresses m’ont permit de m’évader complètement et de goûter à de véritables moments de joie, à travers cet horrible cauchemar. Jamais je ne pourrai trouver les mots pour exprimer à cette personne tout le bonheur et toute l’aide que sa présence m’a apporté.
Hier je suis sortie de ma lithargie et j’ai fait quelques trucs que je remettais sans cesse au lendemain depuis un bon moment. J’ai profité de la belle température printanière et j’ai même réussis à faire une sieste. J’ai été tellement stressée ces derniers mois que je ressens maintenant un énorme besoin de récupérer. Aujourd’hui j’ai été encore plus productive mais ce dont je me réjouis le plus c’est de la bonne humeur et l’espoir qui m’habitaient quand je me suis réveillée ce matin, et qui m’ont suivi tout au long de la journée. J’ai encore de la peine quand j’y pense, mais ce cauchemar est déjà derrière moi.
Je sais que mes journées me paraîtront vides sans toutes ces tâches et toutes ces responsabilités que j’avais grâce à mon travail, mais je n’ai pas l’intention de me trouver un emploi tout de suite. Je veux prendre le temps de me reposer, de faire des choses que je ne faisais pas faute de temps et de voir les gens que j’aime et que je ne voyais pas pour la même raison. J’ai comme une drôle d’envi de me donner la mission de me définir autrement que par un emploi, en appréciant religieusement chaque journée de ce printemps que j’ai tant attendu.
La semaine dernière, j’ai eu de la difficulté à me lever chaque matin. C’était pire que jamais. Malgré tout, je me rendais au travail avec le sourire et exécutais les ordres de ma supérieure immédiate de plus en plus exigeante, même quand cela n’avait aucun bon sens. J’étais attentionnée avec mes employés en me disant qu’il n’avait pas à payer pour ma fatigue. Je me disais que ça allait passer, j’étais optimiste, vraiment.
Jeudi je me suis rendue au bureau toujours tiraillée entre une fatigue extrême et un optimisme à toute épreuve. Après deux heures de travail acharné j’ai entendu la voix de ma supérieure qui me demandait de me rendre dans la salle de conférence. Je m’y suis rendue, et dès que je suis entrée et que je l’ai vue en compagnie d’une autre employée cadre, j’ai vite compris de quoi il en retournait. Je ne pouvais pas y croire. Elle était visiblement nerveuse et laissez-moi vous dire que ça ne m’a pas dutout attendrie. J’avais plutôt envie de lui sauter au visage.
Elle m’a annoncé qu’elle mettait fin à mon emploi pour cause de "restructuration" et m’a remis une lettre de licenciement. Elle a ensuite enchaînée en me demandant (que dis-je! En m’ordonnant) de lui remettre les clés de mon bureau, immédiatement. J’ai alors saisis qu’on ne me laissait même pas terminer ma journée. Elle m’a bien expliqué qu’elle ferait sortir mon équipe du bureau pendant que j’irais rammasser mes affaires escortée par l’autre cadre, et que je ne pourrais même pas leur faire mes adieux. J’étais renvoyée comme une vulgaire merde, comme une voleuse, comme une fraudeuse ou je ne sais quoi d’autre. J’avais envi de hurler parce que je savais pertinement que la coupure de mon poste n’avait jamais été prévue dans cette restructuration. Le directeur général m’avait même rassuré au sujet de cette restructuration, en me disant que je n’avais rien à craindre, que j’occupais un poste clé et que j’étais la meilleur pour remplir ce rôle. Je sais qu’il était sincère et que c’est plutôt elle qui a tout manigancé. Je savais que sa décision était personnelle et non professionnelle.
Je savais qu’elle mourrait d’envi de se débarrasser de moi depuis le premier jour de notre collaboration mais je n’aurais pas cru qu’elle serait assez inconsciente pour le faire aussi rapidement. Quoi qu’il en soit, elle a cru à tord qu’elle pouvait couper mon poste et redistribuer mes tâches sans que cela n’affecte le département. Très bientôt, elle va sérieusement regretter de ne pas m’avoir au moins laissé le temps de transmettre mes connaissances avant de me foutre à la porte. Parce qu’honnêtement, bien que je sois consciente que personne n'est irremplaçable, je suis persuadée qu’elle a fait une grosse erreur. Certaines des informations concernant ce département n’existent que dans ma tête et n’avaient encore jamais été écrites parce qu’on ne m’a jamais donné le temps de le faire. C’est une des nombreuses choses qu’elle a choisi d'ignorer, même si je lui en avait fait part à plusieurs reprises.
Nous nous sommes donc rendus à mon bureau afin que je vide la place, ce que j’ai fait avec la vitesse de l’éclair. J’étais totalement envahie par une rage incroyable et je ne comprends toujours pas par quel miracle j’ai réussis à demeurer calme et polie. Avant de quitter j’ai dit que j’allais passer par la réception pour saluer quelques collègues et elle me l’a carrément interdit. Encore une fois, je ne pouvais y croire.
Je suis arrivée dans cette entreprise il y a deux ans. J’avais peu d’expérience dans ce domaine. Mon patron, qui a été remplacé par "elle" au mois de décembre, m’a engagé en m’expliquant que le département avait besoin d’être pris en main, et en me disant qu’il avait de beaux projets pour moi parce qu’il croyait en mon potentiel. Nous avons redonné vie à ce département qui était dans un pietre état. J’ai travaillé si fort! J’ai passé tant de nuits d’insomnie à me demander si j’allais réussir! J’ai obtenu deux promotions en moins de deux ans, et j’en étais fière. Personne ne connaissait mieux que lui et moi tout les rouages complexes de ce département. Quand il est parti, j’ai hérité de presque toutes ses tâches. J’avais beaucoup de peine de perdre mon mentor mais je voyais cette opportunité comme un nouveau défi. J’ai relevé ce défi, de peine et de misère, avec le peu de moyen qu’on m’a donné. Je n’ai pas eu peur d’y mettre de mon temps et de mon énergie, parce que j’y croyais.
Quand "elle" est arrivée, elle s’est d’abord fait mielleuse. Elle m’a rencontré, m’a fait part de ses attentes et m’a demandé de lui faire part des miennes. Elle semblait ouverte et correcte. Elle n’avait aucune idée des tâches que je faisais, concrètement, et le plan était que je lui apprenne afin qu’elle puisse mieux me superviser. Parce qu’il était clair que c’était difficile pour elle d’être ma patronne en ne connaissant pas dutout le fonctionnement de ce département qui est à cent milles lieux de son domaine. Malheureusement, elle a rapidement commencé à imposer des changements sans même s’être assise une seule fois avec moi pour observer quoi que ce soit. Elle disait que je ne devais pas résister aux changements, que je devais collaborer pour améliorer les choses. Alors quand le changement était possible je l’acceptais, même si j’étais visiblement réticente à changer une formule déjà gagnante. Parfois, le changement n’était tout simplement pas possible. Je tentais de lui expliquer mais comme elle n'avait aucune connaissance à ce niveau, c’était difficile de lui faire comprendre. Dans ces moments, elle aurait dû me faire confiance et se dire que je savais de quoi je parlais mais au contraire, elle n’avait aucune confiance en moi. Elle me disait que j’avais tord et non seulement elle m’obligeait à faire quelque chose qui n’avait aucune sens, elle me demandait de me débrouiller pour trouver un moyen puisqu’elle ignorait elle-même comment y arriver. J’ai usé d’imagination comme jamais je ne m’en serais cru capable. L’expérience que j’ai acquise me sera définitivement utile pour le restant de mes jours mais je ne méritais pas d’être ainsi éliminée. Pas de cette façon. Pas après tout ce que j’ai donné.
La veille, elle avait refusé que je prenne une pause pour manger parce qu’elle tennait absolument à ce que j’assiste à une réunion importante où sont prises les plus grandes décisions de l’entreprise. Elle m’a plutôt suggéré d’y apporter mon "lunch". Mes connaissances étaient requises et j’ai répondu à toutes les questions en maîtrisant chaque sujet du bout des doigts. J’avais même eu la naïveté de me croire importante...En fait, son but n’était que de me presser comme un citron pour en extraire tout ce qu’elle pouvait jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à la dernière minute. En sachant très bien que le lendemain elle allait me congédier aussi cavalièrement, n’aurait-elle pas pu au moins me laisser dix minutes pour aller avaler en paix quelques bouchées de mon dîner?! Je ne cesse de me demander comment une personne peut se regarder dans un mirroir sans être dégoûtée après avoir agis ainsi.
Après que j’aie quitté le bureau je suis allée au petit café du rez-de-chaussé et j’ai appelé quelques collègues afin qu’ils viennent me rejoindre pour que je puisse les saluer. Ils ont été unanimes: Cette décision ne vennait pas d’en haut, elle vennait d’elle. Je savais que peu de gens l’aimaient dans l’entreprise mais j’en ai eu la confirmation ce jour-là. On m’a offert beaucoup de compassion et certains ont même pleuré avec moi. J’ai été très émue par leurs témoignages mais ils ont tous fini par retourner à leurs occupations et je suis restée seule avec mes sacs, sans emploi et complètement démollie.
C’est fou à quel point la société nous pousse à nous définir par notre travail. À un point tel que nous nous retrouvons souvent avec le sentiment d’avoir moins de valeur le jour où nous perdons notre emploi. Cette constatation me me trouble profondément. Pendant deux longues années je me suis donné corps et âme pour cette boîte, convaincue de faire une différence, convaincue d’être appréciée, convaincue d’être importante. En rentrant chez moi ce jour-là, je me suis sentie comme si je ne valais plus rien. Pourtant, je suis la même personne, la même Lune avec toutes mes belles forces et mes belles qualités. Une semaine s’est maintenant écoulée et je me sens un peu mieux mais je n’ai toujours pas digéré la manière dont ça s’est déroulé. J’en veux à cette femme et la seule bonne chose que j’arrive à lui souhaiter c’est de ne jamais me croiser dans la rue.
J’ai passé trois ou quatre jours complètement déprimée, incapable de dormir, de manger, et encore moins d’entretenir mon logement, paralysée par la peine et l’angoisse, pleurant sans arrêt. Quelques personnes m’ont offert leur soutien et je leur en suis extrêmement reconnaissante. J’avais honte de me sentir comme je me sentais et d’être dans cet état délabrée, alors j’ai eu tendance à m’isoler comme je le fais souvent. J’avais beau me répéter que j’avais traversé des tempêtes pires que celle-là, desquelles je m’étais toujours sortie grandie, je me demandais quand même comment j’allais surmonter tout ça. J’ai réussis à laisser entrer dans ma bulle un homme merveilleux qui est venu chez moi, qui a pris soin de moi, qui m’a vu comme je déteste qu’on me voit et qui m’a donné inconditionnellement, malgré mes sautes d’humeur insupportables. Son réconfort, ses encouragements, sa tendresse, sa patience et ses chaudes carresses m’ont permit de m’évader complètement et de goûter à de véritables moments de joie, à travers cet horrible cauchemar. Jamais je ne pourrai trouver les mots pour exprimer à cette personne tout le bonheur et toute l’aide que sa présence m’a apporté.
Hier je suis sortie de ma lithargie et j’ai fait quelques trucs que je remettais sans cesse au lendemain depuis un bon moment. J’ai profité de la belle température printanière et j’ai même réussis à faire une sieste. J’ai été tellement stressée ces derniers mois que je ressens maintenant un énorme besoin de récupérer. Aujourd’hui j’ai été encore plus productive mais ce dont je me réjouis le plus c’est de la bonne humeur et l’espoir qui m’habitaient quand je me suis réveillée ce matin, et qui m’ont suivi tout au long de la journée. J’ai encore de la peine quand j’y pense, mais ce cauchemar est déjà derrière moi.
Je sais que mes journées me paraîtront vides sans toutes ces tâches et toutes ces responsabilités que j’avais grâce à mon travail, mais je n’ai pas l’intention de me trouver un emploi tout de suite. Je veux prendre le temps de me reposer, de faire des choses que je ne faisais pas faute de temps et de voir les gens que j’aime et que je ne voyais pas pour la même raison. J’ai comme une drôle d’envi de me donner la mission de me définir autrement que par un emploi, en appréciant religieusement chaque journée de ce printemps que j’ai tant attendu.
dimanche 8 mars 2009
Beaudelaire pour mon anniversaire
Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Parce que je suis une femme, mais aussi parce que le 8 mars 2008, j’écrivais ici mon premier billet. Je ne vous ferai pas le bilan de tout les changements que j’ai vécu dans cette année. Si vous m’avez un peu lu, vous en savez probablement plus que la plupart des gens qui me cotoient chaque jour.
Hier, ma grande amie m’a dit qu’elle était tombé sur un texte de Charles Baudelaire qui lui avait fait pensé à moi. C’est un texte que je ne connaissais pas alors elle m’en a fait la lecture et cela m’a beaucoup émue.
Alors pour souligner la première année de mon blogue en ce merveilleux dimanche printanier, je me fais le cadeau de vous offrir ce charmant texte...
Hier, ma grande amie m’a dit qu’elle était tombé sur un texte de Charles Baudelaire qui lui avait fait pensé à moi. C’est un texte que je ne connaissais pas alors elle m’en a fait la lecture et cela m’a beaucoup émue.
Alors pour souligner la première année de mon blogue en ce merveilleux dimanche printanier, je me fais le cadeau de vous offrir ce charmant texte...
Les bienfaits de la Lune
La Lune qui est le caprice même regarda par la fenêtre pendant que tu dormais dans ton berceau, et se dit : " Cette enfant me plaît. "
Et elle descendit moelleusement son escalier de nuages, et passa sans bruit à travers les vitres. Puis elle s'étendit sur toi avec la tendresse souple d'une mère et elle déposa ses couleurs sur ta face. Tes prunelles en sont restées vertes et tes joues extraordinairement pâles. C'est en contemplant cette visiteuse que tes yeux se sont si bizarrement agrandis ; et elle t'a si tendrement serrée à la gorge que tu en as gardé pour toujours l'envie de pleurer.
Cependant dans l'expansion de sa joie, la Lune remplissait toute la chambre comme une atmosphère phosphorique, comme un poison lumineux et toute cette lumière vivante pensait et disait: " Tu subiras éternellement l'influence de mon baiser. Tu seras belle à ma manière ; tu aimeras ce que j'aime et ce qui m'aime: l'eau, les nuages, le silence et la nuit ; la mer immense et verte ; l'eau uniforme et multiforme, le lieu où tu ne seras pas; l'amant que tu ne connaîtras pas ; les fleurs monstrueuses ; les parfums qui font délirer ; les chats qui se pâment sur les pianos et qui gémissent comme les femmes, d'une voix rauque et douce !
"Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts dont j'ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes; de ceux-là qui aiment la mer, la mer immense, tumultueuse et verte, l'eau informe et multiforme, le lieu où ils ne sont pas; la femme qu'ils ne connaissent pas ; les fleurs sinistres qui ressemblent aux encensoirs d'une religion inconnue, les parfums qui troublent la volonté, et les animaux sauvages et voluptueux qui sont les emblèmes de leur folie. "
Et c'est pour cela, maudite chère enfant gâtée que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques.
(Charles Baudelaire)
mercredi 18 février 2009
Je vais bien
Pour ceux que ça intéresse, mais surtout pour me défouler...
-Je suis irritée par ma nouvelle « supérieure immédiate » à qui je dois tout expliquer et qui ne sait rien de ce que je fais comme travail depuis deux ans mais qui veut changer le mode de fonctionnement de mon département et de mes employés.
-Je suis irritée par le si petit « toute autre tâche connexe » inscrit dans ma description de poste qui contient tellement de tâches et dans lequel on y ajoute sans pitié de nombreuses responsabilités, toutes justifiées par une mega restructuration causée par cette putain de crise économique dont je ne suis plus capable d’entendre parler.
-Je suis irritée par les transports en commun en été...quand c’est l’hiver et que le service bat des records de médiocrité, l’irritation se rapproche parfois d’une histérie que je trouve inquiétante (je vais passer les détails question de ne pas m’irriter davantage)
-Je suis irritée parce qu’une personne que j’apprécie m’a menti alors que moi j’étais d’une honnêteté exemplaire.
-Je suis irritée par la sinusite tenace contre laquelle je me suis battue pendant un bon 10 jours et qui m’a grugé le peu d’énergie que j’avais.
-Je suis irritée par le stress qui rend mon sommeil si peu réparateur.
-Je suis irritée parce que je me suis toujours dit que je ne m’empêcherais pas d’écrire ici ce que je vis et ce que je ressens mais je réalise que je me censure quand ça n’implique pas que moi parce que je déteste déplaire et être vue comme une méchante. Alors forcément...
-Je suis irritée de ne pas pouvoir écrire depuis un bon moment, pour toutes les personnes merveilleuses à qui j’ai donné la piqûre du blogue ;-)
Oui d’accord, je suis irritée et je sers les dents plus souvent qu’à l’habituel. C’est comme un SPM qui dure un peu plus longtemps que prévu et je n’aime pas trop quand il y a des témoins. Je suis aussi, extrêmement fatiguée...mais je vais bien. Je ne souffre pas de dépression saisonnière. Je ne suis même pas déprimée.
Comme pour plusieurs d’entre nous, l’hiver est pénible pour moi. Par toutes sortes de méthodes stratégiques j’arrive à tolérer cette saison infernale jusqu’à...Février. Normalement, vers la fin janvier, je commence à en avoir plein le cul et à rêver désespérément du printemps et du soleil sur ma peau. J’arrive tout de même à être fonctionnelle, je me rends au bureau en pestant contre les transports en commun. Je souris toute la journée et je peste à nouveau contre les transports en commun en retournant à la maison après avoir passé la journée à me donner au boulot, avec le sourire, pour prouver qu’ils ont eu raison de me faire confiance et pour oublier que c’est l’hiver et que j’en ai marre.
Mais je vais bien.
La semaine, j’arrive chez moi pendant que le soleil se couche comme un gros parresseux après n’être resté debout que quelques heures et ça, c’est quand il est là, évidement. Si je pouvais, je ferais sans doute la même chose que lui. Je suis tellement crevée que je m’endors rapidement sur mon futon en regardant le téléjournal qui me raconte toujours les mêmes histoires. Je me retrouve la plupart du temps sous ma couette sans même avoir pris le temps de manger. Le matin, j’appuie sur le « snooze » en moyenne 10 fois avant de me décider à sortir du lit. Ça me donne juste le temps de me laver, de me préparer, et courrir pour prendre le deuxième autobus que je vois parce que le premier est toujours trop rempli d’ados nonchalants. Je m’arrête au petit café dans l’immeuble où je travaille pour acheter un bagel et un grand chocolat chaud et je prends l’ascenseur jusqu’au Xe étage. Comme il m’est assez difficile d’oublier que nous traversons présentement une « crise économique », je me considère chanceuse d’avoir un emploi qui me permets de me réaliser professionnellement, en plus de me procurer assez d’argent pour vivre, de bonnes assurances et des avantages raisonnables dans une période où tant de gens perdent leur emploi.
Je vois le positif, je vais bien.
La fin de semaine, j’apprécie de me retrouver seule chez moi. Il m’arrive de voir des amis mais la dernière chose dont j’ai envi c’est de passer des heures à me faire belle pour braver le froid et aller socialiser pendant toute une soirée avec tout plein de monde, même si j’aime plusieurs d’entre eux et même si, je sais, « ça me ferait peut-être du bien ». J’ai plutôt envi de m’enrouler dans une couverture pour lire un bon livre ou zapper devant la télé. Baiser compulsivement et m’endormir collée sur un corps chaud. Attacher mes cheveux et enfiler un jeans pour marcher jusqu’au resto du coin et y manger des crêpes en lisant le journal ou en discutant avec un(e) ami(e).
Je n’ai pas coupé tout contact avec la société, je vais bien.
Ce que je trouve formidable, c’est que des gens réçement arrivés dans ma vie se soucient de moi, demandent de mes nouvelles et continuent de m’inviter. Ça me donne chaud dans le coeur. Ce que je trouve moins formidable, c’est que souvent je tarde à leur répondre et cela me fait ressentir de la culpabilité. Je sais que bientôt l’envi de sortir et d’être entourée me reviendra mais eux, ils ne le savent pas! Il m’arrive même d’avoir peur qu’on m’oublie. Rien de très nouveau...
Vous voyez, je vais bien.
À ceux qui n’oublient pas la lune malgré son éclipse, son silence, son absence et son humeur massacrante...Je vous présente mes excuses et vous remercie.
-Je suis irritée par ma nouvelle « supérieure immédiate » à qui je dois tout expliquer et qui ne sait rien de ce que je fais comme travail depuis deux ans mais qui veut changer le mode de fonctionnement de mon département et de mes employés.
-Je suis irritée par le si petit « toute autre tâche connexe » inscrit dans ma description de poste qui contient tellement de tâches et dans lequel on y ajoute sans pitié de nombreuses responsabilités, toutes justifiées par une mega restructuration causée par cette putain de crise économique dont je ne suis plus capable d’entendre parler.
-Je suis irritée par les transports en commun en été...quand c’est l’hiver et que le service bat des records de médiocrité, l’irritation se rapproche parfois d’une histérie que je trouve inquiétante (je vais passer les détails question de ne pas m’irriter davantage)
-Je suis irritée parce qu’une personne que j’apprécie m’a menti alors que moi j’étais d’une honnêteté exemplaire.
-Je suis irritée par la sinusite tenace contre laquelle je me suis battue pendant un bon 10 jours et qui m’a grugé le peu d’énergie que j’avais.
-Je suis irritée par le stress qui rend mon sommeil si peu réparateur.
-Je suis irritée parce que je me suis toujours dit que je ne m’empêcherais pas d’écrire ici ce que je vis et ce que je ressens mais je réalise que je me censure quand ça n’implique pas que moi parce que je déteste déplaire et être vue comme une méchante. Alors forcément...
-Je suis irritée de ne pas pouvoir écrire depuis un bon moment, pour toutes les personnes merveilleuses à qui j’ai donné la piqûre du blogue ;-)
Oui d’accord, je suis irritée et je sers les dents plus souvent qu’à l’habituel. C’est comme un SPM qui dure un peu plus longtemps que prévu et je n’aime pas trop quand il y a des témoins. Je suis aussi, extrêmement fatiguée...mais je vais bien. Je ne souffre pas de dépression saisonnière. Je ne suis même pas déprimée.
Comme pour plusieurs d’entre nous, l’hiver est pénible pour moi. Par toutes sortes de méthodes stratégiques j’arrive à tolérer cette saison infernale jusqu’à...Février. Normalement, vers la fin janvier, je commence à en avoir plein le cul et à rêver désespérément du printemps et du soleil sur ma peau. J’arrive tout de même à être fonctionnelle, je me rends au bureau en pestant contre les transports en commun. Je souris toute la journée et je peste à nouveau contre les transports en commun en retournant à la maison après avoir passé la journée à me donner au boulot, avec le sourire, pour prouver qu’ils ont eu raison de me faire confiance et pour oublier que c’est l’hiver et que j’en ai marre.
Mais je vais bien.
La semaine, j’arrive chez moi pendant que le soleil se couche comme un gros parresseux après n’être resté debout que quelques heures et ça, c’est quand il est là, évidement. Si je pouvais, je ferais sans doute la même chose que lui. Je suis tellement crevée que je m’endors rapidement sur mon futon en regardant le téléjournal qui me raconte toujours les mêmes histoires. Je me retrouve la plupart du temps sous ma couette sans même avoir pris le temps de manger. Le matin, j’appuie sur le « snooze » en moyenne 10 fois avant de me décider à sortir du lit. Ça me donne juste le temps de me laver, de me préparer, et courrir pour prendre le deuxième autobus que je vois parce que le premier est toujours trop rempli d’ados nonchalants. Je m’arrête au petit café dans l’immeuble où je travaille pour acheter un bagel et un grand chocolat chaud et je prends l’ascenseur jusqu’au Xe étage. Comme il m’est assez difficile d’oublier que nous traversons présentement une « crise économique », je me considère chanceuse d’avoir un emploi qui me permets de me réaliser professionnellement, en plus de me procurer assez d’argent pour vivre, de bonnes assurances et des avantages raisonnables dans une période où tant de gens perdent leur emploi.
Je vois le positif, je vais bien.
La fin de semaine, j’apprécie de me retrouver seule chez moi. Il m’arrive de voir des amis mais la dernière chose dont j’ai envi c’est de passer des heures à me faire belle pour braver le froid et aller socialiser pendant toute une soirée avec tout plein de monde, même si j’aime plusieurs d’entre eux et même si, je sais, « ça me ferait peut-être du bien ». J’ai plutôt envi de m’enrouler dans une couverture pour lire un bon livre ou zapper devant la télé. Baiser compulsivement et m’endormir collée sur un corps chaud. Attacher mes cheveux et enfiler un jeans pour marcher jusqu’au resto du coin et y manger des crêpes en lisant le journal ou en discutant avec un(e) ami(e).
Je n’ai pas coupé tout contact avec la société, je vais bien.
Ce que je trouve formidable, c’est que des gens réçement arrivés dans ma vie se soucient de moi, demandent de mes nouvelles et continuent de m’inviter. Ça me donne chaud dans le coeur. Ce que je trouve moins formidable, c’est que souvent je tarde à leur répondre et cela me fait ressentir de la culpabilité. Je sais que bientôt l’envi de sortir et d’être entourée me reviendra mais eux, ils ne le savent pas! Il m’arrive même d’avoir peur qu’on m’oublie. Rien de très nouveau...
Vous voyez, je vais bien.
À ceux qui n’oublient pas la lune malgré son éclipse, son silence, son absence et son humeur massacrante...Je vous présente mes excuses et vous remercie.
dimanche 11 janvier 2009
Ode to joy
Courrir courrir
Pour balayer l'inquiétude
Loin du grand vide glacial
Et des tempêtes de solitude
Ouvrir très grand les bras
Flotter sur une eau si rassurante...
Et ne faire qu'un avec la lune
Pour acceuillir la joie.
Un million de fois merci.
Pour balayer l'inquiétude
Loin du grand vide glacial
Et des tempêtes de solitude
Ouvrir très grand les bras
Flotter sur une eau si rassurante...
Et ne faire qu'un avec la lune
Pour acceuillir la joie.
Un million de fois merci.
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