mercredi 18 février 2009

Je vais bien

Pour ceux que ça intéresse, mais surtout pour me défouler...

-Je suis irritée par ma nouvelle « supérieure immédiate » à qui je dois tout expliquer et qui ne sait rien de ce que je fais comme travail depuis deux ans mais qui veut changer le mode de fonctionnement de mon département et de mes employés.

-Je suis irritée par le si petit « toute autre tâche connexe » inscrit dans ma description de poste qui contient tellement de tâches et dans lequel on y ajoute sans pitié de nombreuses responsabilités, toutes justifiées par une mega restructuration causée par cette putain de crise économique dont je ne suis plus capable d’entendre parler.

-Je suis irritée par les transports en commun en été...quand c’est l’hiver et que le service bat des records de médiocrité, l’irritation se rapproche parfois d’une histérie que je trouve inquiétante (je vais passer les détails question de ne pas m’irriter davantage)

-Je suis irritée parce qu’une personne que j’apprécie m’a menti alors que moi j’étais d’une honnêteté exemplaire.

-Je suis irritée par la sinusite tenace contre laquelle je me suis battue pendant un bon 10 jours et qui m’a grugé le peu d’énergie que j’avais.

-Je suis irritée par le stress qui rend mon sommeil si peu réparateur.

-Je suis irritée parce que je me suis toujours dit que je ne m’empêcherais pas d’écrire ici ce que je vis et ce que je ressens mais je réalise que je me censure quand ça n’implique pas que moi parce que je déteste déplaire et être vue comme une méchante. Alors forcément...

-Je suis irritée de ne pas pouvoir écrire depuis un bon moment, pour toutes les personnes merveilleuses à qui j’ai donné la piqûre du blogue ;-)


Oui d’accord, je suis irritée et je sers les dents plus souvent qu’à l’habituel. C’est comme un SPM qui dure un peu plus longtemps que prévu et je n’aime pas trop quand il y a des témoins. Je suis aussi, extrêmement fatiguée...mais je vais bien. Je ne souffre pas de dépression saisonnière. Je ne suis même pas déprimée.

Comme pour plusieurs d’entre nous, l’hiver est pénible pour moi. Par toutes sortes de méthodes stratégiques j’arrive à tolérer cette saison infernale jusqu’à...Février. Normalement, vers la fin janvier, je commence à en avoir plein le cul et à rêver désespérément du printemps et du soleil sur ma peau. J’arrive tout de même à être fonctionnelle, je me rends au bureau en pestant contre les transports en commun. Je souris toute la journée et je peste à nouveau contre les transports en commun en retournant à la maison après avoir passé la journée à me donner au boulot, avec le sourire, pour prouver qu’ils ont eu raison de me faire confiance et pour oublier que c’est l’hiver et que j’en ai marre.

Mais je vais bien.

La semaine, j’arrive chez moi pendant que le soleil se couche comme un gros parresseux après n’être resté debout que quelques heures et ça, c’est quand il est là, évidement. Si je pouvais, je ferais sans doute la même chose que lui. Je suis tellement crevée que je m’endors rapidement sur mon futon en regardant le téléjournal qui me raconte toujours les mêmes histoires. Je me retrouve la plupart du temps sous ma couette sans même avoir pris le temps de manger. Le matin, j’appuie sur le « snooze » en moyenne 10 fois avant de me décider à sortir du lit. Ça me donne juste le temps de me laver, de me préparer, et courrir pour prendre le deuxième autobus que je vois parce que le premier est toujours trop rempli d’ados nonchalants. Je m’arrête au petit café dans l’immeuble où je travaille pour acheter un bagel et un grand chocolat chaud et je prends l’ascenseur jusqu’au Xe étage. Comme il m’est assez difficile d’oublier que nous traversons présentement une « crise économique », je me considère chanceuse d’avoir un emploi qui me permets de me réaliser professionnellement, en plus de me procurer assez d’argent pour vivre, de bonnes assurances et des avantages raisonnables dans une période où tant de gens perdent leur emploi.

Je vois le positif, je vais bien.

La fin de semaine, j’apprécie de me retrouver seule chez moi. Il m’arrive de voir des amis mais la dernière chose dont j’ai envi c’est de passer des heures à me faire belle pour braver le froid et aller socialiser pendant toute une soirée avec tout plein de monde, même si j’aime plusieurs d’entre eux et même si, je sais, « ça me ferait peut-être du bien ». J’ai plutôt envi de m’enrouler dans une couverture pour lire un bon livre ou zapper devant la télé. Baiser compulsivement et m’endormir collée sur un corps chaud. Attacher mes cheveux et enfiler un jeans pour marcher jusqu’au resto du coin et y manger des crêpes en lisant le journal ou en discutant avec un(e) ami(e).

Je n’ai pas coupé tout contact avec la société, je vais bien.

Ce que je trouve formidable, c’est que des gens réçement arrivés dans ma vie se soucient de moi, demandent de mes nouvelles et continuent de m’inviter. Ça me donne chaud dans le coeur. Ce que je trouve moins formidable, c’est que souvent je tarde à leur répondre et cela me fait ressentir de la culpabilité. Je sais que bientôt l’envi de sortir et d’être entourée me reviendra mais eux, ils ne le savent pas! Il m’arrive même d’avoir peur qu’on m’oublie. Rien de très nouveau...

Vous voyez, je vais bien.

À ceux qui n’oublient pas la lune malgré son éclipse, son silence, son absence et son humeur massacrante...Je vous présente mes excuses et vous remercie.