lundi 29 septembre 2008

Le charmant dentiste

Aujourd’hui, je suis allée chez mon dentiste.
Ce n’était pas ma première fois avec lui, il me connait bien maintenant et sait comment me parler...

Moi, je joue le jeu, bouche ouverte et sourire dans les yeux...M’aurait-il démasqué ?



Le charmant dentiste : Assied-toi, lune...voilà

Le charmant dentiste : Ouvre ta bouche bien grand...voilà

Lune : Ça va faire mal ?...

Le charmant dentiste : À peine... C’est normal que ce soit sensible et déplaisant, mais je vais faire vite, tu dois seulement être un peu patiente...t’es capable ?

Lune : Oui...

...

Le charmant dentiste : Tu es tendue lune...t’ais-je fait mal ?

Lune : Là non, mais parfois oui alors je me prépare mentalement...

Le charmant dentiste : Tu ne dois pas anticiper la douleur comme ça...Tu sais que j’arrête juste à temps quand ça fait mal...non ?

Lune : Oui

Le charmant dentiste : Alors fais-moi confiance d’accord ?

Lune : « accowww »

...

Le charmant dentiste : Bon, je sais que tu n’aimes pas cet instrument qui vibre très fort mais ça ne sera pas si pire...ferme tes yeux, imagine que ça vibre mais que c’est plaisant...

?!?!?!?!

...

Le charmant dentiste : Voilà, tu as fait ça comme une grande fille...je suis fière de toi...

Lune : Merci

Le charmant dentiste : Je peux te donner un conseil lune ?

Lune : Oui...

Le charmant dentiste : tu aurais intérêt à te détendre et faire confiance plus souvent, tu serais moins stressée et tu aurais moins mal aussi...

Lune : Heu...je sais

Le charmant dentiste : Maintenant regarde-moi et laisse-moi nettoyer ta bouche avant que ça te dégouline jusque dans le cou...
...

samedi 27 septembre 2008

jeudi 18 septembre 2008

De loin

Le temps est maintenant venu, pour la petite impatiente, complaisante, vilaine et trop prudente lune que je suis, de vous dévoiler une partie de sa face cachée.

Aussi étrange que cela puisse paraître, l'écriture d'obscénités m'est bien plus aisée que l'écriture de tout le reste. Je peux assez facilement vous avouer qu'aucun vibromasseur sur cette planète n'a réussi à me faire jouir autant qu'une brosse à dents électrique (à part peut-être un jet de bain tourbillon et une lime à ongles électrique trafiquée il y a de ça très longtemps) mais j'hésite à vous parler des bas-fonds d'où je viens. Ceux-là même qui ont fait de moi la femme qui vous écrit aujourd'hui.

Je ne souhaite pas pour l'instant m'attarder sur mon enfance qui fût difficile comme beaucoup d'autres. Je n'en vois pas l'utilité....Sauf peut-être pour vous dire que, comme j'aime être traitée comme une petite fille, j'imagine que je ne suis pas encore sortie de cette enfance. On peut dailleurs le voir dans mes yeux, paraît-il. Avec les années, et les erreurs, j'ai finis par apprendre et acquérir de l'expérience. Au niveau affectif, cependant, l'hypersensibilité m'éloigne souvent de la maturité à laquelle j'aspire. Pour le moment, je n'y vois pas que du mauvais : J'ai été une enfant méfiante, sombre, refoulée et désillusionnée et je suis maintenant une femme curieuse, intéressée, aimante, rieuse et malgré tout rêveuse. C'est en devenant adulte que j'ai appris à rêver, moi, mais j'ai dû avancer longtemps sur le chemin de la destruction avant de changer de route.

Le mélange explosif de colère, de rage, d'appétit sexuel et de soif d'amour absolu ont fait de mon adolescence un enfer qui s'est poursuivi jusqu'à mes 25 ans. Jusqu'à ce que je découvre que toutes les baises et toutes les drogues du monde n'avaient et n'auraient jamais aucun pouvoir sur cette colère, rage, appétit sexuel et soif d'amour. En fait, seule la mort aurait été capable de m'appaiser un tout petit peu; j'ai donc choisis LA substance qui m'a permit de m'en approcher le plus...

À coup d'aiguilles, je me suis injecté un peu de mort...Puis, je me suis injecté plus de mort...Puis, je me suis injecté beaucoup de mort. La mort n'était jamais assez morbide, le poison n'était jamais assez puissant. Je vais vous épargner toutes les trahisons, les bassesses, l' "overdose" qui a failli me coûter la vie, ainsi que les douleurs atroces des nombreux sevrages, qui feraient de mon histoire une-vraie-histoire-de-toxicomane-en-règles. Je vous laisse le soin d'imaginer.

Je préfère vous dire qu'un rayon de soleil finit toujours par percer même le plus frigorifiant des pôles nord. J'en suis la preuve vivante. Et de ce cauchemar est né, entre autre, une amitié profonde avec un des plus extraordinaires être humain qu'il m'est été donné de connaître. La drogue avait fait de lui un monstre, mais ne pouvait-il pas en dire autant de moi ? Bien sûre. Nous nous sommes battu, et aimé, autant qu'il soit possible de le faire avec tout nos lourds handicaps.

Nous nous sommes fait beaucoup de mal, pourtant, cet homme est toujours dans ma vie et je l'aime assez pour donner tout ce que je possède afin de le rendre heureux si cela était nécessaire. Mais ça ne l'est pas : Il est heureux et nos échanges sont d'une richesse rare et précieuse. Il a été pour moi un ami, un amant, , un amour impossible...un père. Un père redoutable, mais protecteur. Bien qu'il l'ignore, je crois que c'est à ses côtés, au coeur de la tempête, que sont nés les premiers symptômes de mon désir de soumission...

Je me suis retrouvée en cure à l'âge de 24 ans. Je refuse d'en prendre tout le mérite puisque j'ai attendu d'être forcée pour faire le pas. Forcée de choisir entre la vie et la mort. De ce choix en faveur de la vie que j'ai fait à cette époque, je retire chaque jour une énorme fierté. Je me suis engagée, sans trop le décider et muée par une force dont je ne me connaissais pas, dans un processus de cheminement intense. Processus dans lequel je continue d'évoluer, onze années plus tard. J'ignorais tout de cette si longue, si difficile et si belle aventure qui m'attendait. Alors que j'étais pliée en deux par les crampes et le poid de cette société que je haïssais, personne n'aurait pu me faire croire qu'un jour je serais où je suis maintenant. J'y suis pourtant.

Employée cadre dans un PME, je gère une équipe en plus d'avoir des reasponsabilités importantes. Rien d'impressionnant j'en conviens...Pour quiconque ignore d'où je viens. Parce de là, beaucoup n'en reviennent jamais. Ma mort n'aurait eu rien de surprenant. C'est plutôt le fait que je sois en vie qui soit surprenant. Dans mon travail, je n'abuse pas de mon pouvoir; je sais ce que c'est que d'être en bas de l'échelle. J'essaie d'apprécier ma position au lieu de m'en orgueillir. Je vise l'humilité. Ce n'est que très rarement que je réussis autant que je le souhaiterais mais j'y aspire. Parce que la vie m'a depuis longtemps appris que l'humilité est une clé pour accéder à l'appréciation de ce que l'on a. Et quand j'apprécie ce que j'ai, moi, je suis heureuse, pas vous ?

Il m'arrive bien sûre d'être en colère, décue, peinée, méchante, frustrée, COMPLAISANTE, comme certains ont pu le constater ici dans mes écrits. Un immense feu me brûle le ventre, encore, et mon amour des hommes m'éloigne trop souvent de leur amour et de leur respect. J'ai encore tant à apprendre. Mais je suis là, bien vivante, et aucun de vous ne pourraient soupçonner en m'observant, que j'ai été autrefois comme ces junkies qui lavent vos pares-brises.

Si vous me questionniez sur ce que je ressens à 35 ans de ne point avoir d'enfants et d'amoureux, j'aurais sûrement envi de pleurer. Si vous me demandiez ce que je ressens à 35 ans de ne point avoir de maison, de voiture, de fond de pension et de voyages à mon actif, je vous rirais sans doute au nez et ce, sans la moindre arrogance.

J'ai de la vie dans mon corps et dans mes yeux et je rie aux larmes au moins une fois par jour. J'ai un appartement, de quoi manger et je paye mes factures. J'ai même acquis assez d'équilibre et d'estime de moi-même pour préférer être seule que mal accompagnée et pour attirer le respect de ceux que j'aime, ce qui n'est pas rien vous en conviendrez.

Oui, je suis consumée depuis quelques temps par des envies d'être dominée. Elles ont, je crois, toujours existé. Pour une raison que j'ignore encore, ces envies se font de plus en plus présentes. J'ai ce désir que je crois sain, d'appartenir à un homme dans l'intimité, dans Notre intimité. Découvrir de nouveaux jeux qui soient faisables dans le respect de ce que je suis. Aprivoiser la soumission..et l'amour mais encore davantage : Me laisser apprivoiser par la soumission et l'amour. J'arrive avec un peu d'aide, à croire que tout cela est possible et ça m'émeut au delà de tout ce que j'avais imaginé. Et bien que la société juge et condamne ce genre de marginalité, je demeure pour l'instant celle qui me juge le plus sévèrement. Même malgré le fait que la marginalité moi, je connais bien.

Ma vie, dans tout ce qu'elle a de plus sombre et de plus lumineux, est un perpétuel apprentissage dont je vous parlerai davantage à l'avenir. Je m'en ferai un devoir.