dimanche 29 juin 2008

L'aspirateur me fait de l'oeil

Hier, j'ai transgressé une règle en or. "Ne jamais exprimer ma colère devant témoin, quand je suis en SPM". Le problème est que mon corps est aussi régulier qu'une horloge sans piles et mes règles se pointent toujours quand je ne m'en attends pas alors hier moi, j'ignorais que j'étais en SPM... Mais ça ne change rien à l'histoire malheureusement.

Ma grande amie m'a dit quelque chose qui a déclanché en moi une vraie-colère-de-femme-en-SPM avec les larmes, les baguettes en l'air, l'écûme à la bouche, l'hystérie...De toute beauté. J'exagère à peine. Je lui ai tout balancé en pleine geule...Dans un courriel. J'étais si en furie que j'ai oublié de réfléchir à ce que son petit coeur allait ressentir en recevant toute cette hargne. J'avais de bonnes raisons d'être en colère mais j'ai eu tord de l'exprimer de cette façon.

Évidemment aujourd'hui, je m'en veux. Et pour agrémenter mes affreux remords j'ai décidé de profiter d'une pause entre deux déluges pour aller m'acheter une grosse poutine graisseuse et dégeulasse. J'ai mangé trois bouchées, puis, j'ai garroché cette merde à la poubelle.

Moi qui avait prévu d'aller me perdre dans la nature pour un long week-end au chalet. J'ai dû annuler seulement parce que la maudite pluie en a décidé ainsi.

Me voilà donc clouée devant la télé, la peau toute collante, comme une baleine échouée au fond de mon futon. Parce qu'en plus d'avoir mal au ventre et de me sentir dépressive et gonflée comme un immense ballon de plage, il y a une espèce de garce qui me talonne et m'étouffe depuis une semaine. LA GRIPPE s'est soudainement rappellé que j'existe, après avoir courtisé tout ce qui bouge pendant l'hiver sans m'accorder la moindre attention. Une grippe en juin c'est nul. Surtout quand on n'a pas eu l'ombre d'un rhume au cours des mois où tout le monde toussaient et morvaient.

Je me retiens donc d'enfoncer le tuyau d'aspirateur au fond de ma gorge, à l'intersection de la descente des sinus et des conduits auditifs, pour y siphonner toute cette merde qui m'empoisonne la vie...Et mes remord aussi, tant qu'à faire. Pourquoi pas.


mercredi 4 juin 2008

La fidelité des salopes

Quelques lectures et discussions récentes ont fait naître moi une profonde et intense reflexion sur la fidelité. J'ai même pris conscience que ma nature de chasseuse donne aux autres l'impression que la fidelité est un concept qui m'échappe. Pourtant, je suis loin d'être une femme fatale, physiquement parlant. Je suis même assez ordinaire et mon besoin insatiable de séduction n'est pas dutout proportionnel à mon sex-apeal. C'est quelque chose qui coule dans mes veines et qu'on peut sentir, bien plus que voir. Et il semblerait que cela ne soit pas compatible avec la fidelité...Comme si mon amour des hommes me rendait totalement incapable d'être fidèle à un seul d'entre eux. Comme si j'étais condamnée à vivre seule parce que je me nourris de séduction. Comme si j'avais besoin d'une équipe de football pour me satisfaire parce que je dévore chaque homme comme un festin.

Croyez vraiment qu'une femme qui adore les hommes de toute son âme, tout son coeur et tout son corps, est forcément incapable d'être amoureuse d'un seul à la fois ? Bien sûre que vous le croyez et c'est ce qui me rend aussi triste.

Quand une de ces femmes ordinaires et séductrices (qu'on appelle aussi affectueusement cochonnes, chasseuses, voraces, insatisables, salopes) rencontre un homme ayant le moindre potentiel de devenir un jour son amoureux, elle doit malheureusement lui cacher sa nature véritable si elle ne veut pas pas tuer en lui toute parcelle de désir d'engagement. Elle ne devra surtout pas s'offrir à lui dès leur première rencontre même si le désir lui consume tout les organes internes. Et la toute première fois qu'ils se retrouveront sous les draps, elle devra s'empêcher de s'installer à quatre pattes, de supplier qu'il la prenne sauvagement, s'empêcher de se précipiter sur sa queue pour l'angloutir dans sa bouche, s'empêcher de lui demander d'aggriper ses cheveux ou de lui claquer les fesses ne serait-ce que doucement... S'empêcher d'être celle qu'elle est. Elle devra plutôt s'allonger sagement, écarter les jambes et se laisser pénétrer en poussant quelques soupirs d'accompagnement jusqu'à SON éjaculation lui laissant croire qu'elle a jouit comme jamais parce que c'est LUI qui l'a baisé. Faire tout ce qu'il faut pour camouffler son appétit immense et ce, jusqu'à ce que le coeur de monsieur soit gagné.

Ensuite elle pourra laisser sortir la bête en elle et monsieur pourra se sentir sécurisé, lui et son égo, en se considérant bien entendu l'unique cause du déchaînement de sa douce. Si cette bête a existé avant LUI, il préfère ne pas le savoir. Les hommes sont unanimes sur un point : Si une femme ouvre ses jambes le premier soir, elle provoque inévitablement un désintérêt chez monsieur. Si elle offre en plus son derrière, sa bouche, sa gorge, et un sourire diabolique en bonus, il reviendra peut-etre s'y abbreuver mais jamais par soif d'amour. Sans trop de questions et répétant surtout qu'il ne veut rien de compliqué, il s'en donnera à coeur joie. Pourquoi s'en priver ? Après tout, n'est-ce pas ce qu'elles souhaitent ces femmes ordinaires, séductrices, cochonnes, chasseuses, voraces, insatiables et salopes ?

Se faire baiser, encore et encore, elles en brûlent d'envi. Je suis assez bien placée pour vous le confirmer. Elles ont le droit de brûler d'envi d'être défoncée, et brûler d'envi d'être aimée, et même les deux à la fois (wow!) mais il ne faut surtout pas le démontrer, jamais. Si c'est monsieur l'obsédé qui tente sans arrêt de fouiller la culotte de madame dès les premières rencontres, elle ne songera jamais à se payer du bon temps en mettant une croix sur l'amour, pretextant que monsieur est trop facile. Elle se sentira plutôt valorisée et rassurée de savoir à quel point monsieur la trouve bandante.

Au départ, les femmes se sentent rassurées par les envies sexuelles démesurées de monsieur, puis ensuite, elles en viennent à leur reprocher. Les hommes eux, se sentent rassurés par les envies sexuelles pas-trop-démesurées de madame, et en viennent à leurs reprocher. Donc finalement, il y a tout plein de monsieurs qui se retrouvent avec des madames moins cochonnes qu'ils l'auraient souhaité, et tout plein de madames se retrouvent avec des monsieur plus cochons qu'elles l'auraient souhaité...Et on ose se scandaliser devant l'infidelité.

Presque toutes les nuits je m'endors avec cette envie viscerale d'être celle que je suis, en totalité, pour un homme, un seul. Je n'ai aucun doute quant à ma capacité d'être fidèle à cet homme qui me permettra de lui faire tourner la tête de toutes mes perversions. Je ne pourrai jamais être amoureuse d'un homme que j'aurai séduit en jouant celle que je ne suis pas. Je peux apprendre à me laisser chasser, à prendre mon temps, à faire durer le désir...Mais je ne cacherai pour personne, et jamais, la femme séductrice, cochonne, chasseuse, vorace, insatiable et salope que je suis.