mardi 14 avril 2009

Au Pays de Candy

"Au pays de Candy, comme dans tout les pays, on s'amuse, on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils..."

Je pense que pour la plupart des femmes, leurs fantasmes les plus incompréhensibles et les moins avouables ont d'abord été des désirs de petite fille.

(Pour arriver à l'essentiel je vous suggère d'avancer directement à 1:20)


Il y a forcément un lien à faire entre ces deux vidéos...Je vous laisse en juger par vous-mêmes ;-)

mercredi 8 avril 2009

La plus chaude des pipes...

Il y a des jours comme ça, et des soirs aussi. Des moments magiques, et tragiques aussi...qui arrivent à nous faire rire quand on y repense avec du recul.

Il y a quelques jours j'ai reçu un ami chez moi pour, entre autre, inaugurer ma nouvelle pipe à shisha. Après un léger repas, nous sous sommes rapidement retrouvés nus préparant la fameuse pipe. Tout deux allongés sur mon futon, nous avons partagé le plaisir convivial de cette sorte de "calumet de paix" aux parfums sucrés de leechee, en agrémentant cet instant de délicieuses caresses.

À un certain moment, continuant de promener ma bouche sur la peau chaude de Monsieur, j'ai décidé de saisir la pipe pour en aspirer quelques bouffées. À peine ais-je eu le temps de réaliser que le tuyau était plus court que je ne l'avais cru que la pipe (je parle de l'objet...) avait dramatiquement basculé. La petite briquette de charbon allumée et rouge s'est retrouvée en morceaux, entre mes cuisses.

Le "plaisir convivial" a tourné au cauchemar en l'espace d'une seconde et toute la sensualité de cet instant s'est vite transformé en panique. Pendant que l'eau de cette pipe-de-malheur se déversait sur mon plancher, je pouvais voir et surtout sentir le feu qui collait à ma peau et la faisait fondre. Je tentais désespérément de m'en débarasser du revers de la main, sans succès. Avec l'aide de Monsieur, j'ai finis par envoyer quelques tisons sur le sol en criant et en sautillant sur mes fesses mais j'ai été sérieusement brûlée.

Bon je sais, les plus cyniques sont certainement en train de se dire en eux-mêmes "Lune aime les émotions fortes! Non seulement elle aime quand ça fait mal, mais elle a l'habitude d'avoir le feu entre les cuisses..." Croyez-moi (ais-je vraiment besoin de vous convaincre?)cette fois je n'en ai retiré aucun plaisir.

Après que nous ayions éteint le dernier tison et que nous ayions repris notre souffle, la tragédie a pris des tournures de "role play" du genre "docteur/patiente" et j'ai écarté mes jambes bien grand afin que Monsieur évalue l'empleur des dégâts. Diagnostic? Plusieurs rougeurs mais trois brûlures plus graves. Deux sur l'intérieur de la cuisse droite et une sur la lèvre gauche (et vous avez sans doute deviné que je ne parle pas de ma bouche).

Une infirmière d'info-santé m'a fortement conseillé de me rendre à l'hopital afin de m'assurer qu'il ne s'agisse pas de brûlures au troisième degré...Je pense qu'il est inutile que je vous précise que je n'avais aucune envie d'avoir à expliquer les quelques marques de morsures sur mon corps, en plus d'avoir à exposer les brûlures que j'ai entre les cuisses, causées par une pipe à shisha renversée, après avoir attendu 10 heures minimum dans une salle d'attente, les jambes écartées...J'ai choisis de rester chez moi.

Moi qui avais prévu, ce soir là, honorer Monsieur dans la plus dévouée des servitudes...J'ai passé le reste de la soirée immobilisée, jambes écartées, à me faire servir et dorloter.

Comme les brûlures ne sont pas encore guéries, je suis forcée de marcher en évitant le plus possible le frottement entre mes cuisses. Je vous laisse donc imaginer toute la beauté de ma démarche cavalière. Mis à part ce détail, je me suis plutôt remise de cet accident fâcheux.

Merci encore à Monsieur pour son précieux support dans cette BRÛLANTE épreuve ;-)

jeudi 2 avril 2009

Éclair de fait divers

Le 1er septembre 1997 22h

Je suis toute seule maintenant et c'est sûrement mieux ainsi. Philippe vient de partir en claquant la porte, encore une fois. Je sais trop bien que dans quelques heures, quelques jours tout au plus, il reviendra escalader mon balcon comme il en a l'habitude. Il entrera sans frapper, et se dirigera vers le frigo, souhaitant stupidement qu'il se soit auto-rempli pendant sa courte absence. Et il se réinstallera dans le désert de ma vie en attendant la prochaine tempête. Pourtant, chaque fois qu'il me quitte la peur de manquer d'air m'envahit. Ce soir, la culpabilité me dévaste. Un peu comme la larve d'un gigantesque volcan qui n'en finit plus de déborder en brûlant tout sur son passage. Je dois avoir surestimé le pouvoir de mon poison puisque je pleure bien plus que je ne plâne. Je suis décue que la drogue ne réussisse plus à, ni sécher les larmes dans mes yeux, ni anesthésier ma douleur. Il n'a pas le droit de m'abandonner ainsi, seule au milieu de ce superbe enfer que nous avons pourtant construit ensemble. Un horrible monstre, voilà ce qu'il est...et ce qu'il a fait de moi.

La journée avait pourtant bien débuté. Deux seringues attendaient sagement que nos bras se réveillent et Philippe était tout joyeux: Il n'en fallait pas plus pour que je sois comblée. Comme c'est toujours plus facile de trouver de l'argent quand je ne souffre pas du manque, je suis allée porter mon vidéo au "pawn shop" pour la centième fois et j'ai eu en échange plus d'argent que je ne le prévoyais. Cela a suffit pour que j'évite les affreux remords habituels. En rentrant, je suis passée devant un fleuriste et me suis surprise à m'imaginer, telle un femme respectable à qui l'on offre ce genre de bouquet. Quand je suis arrivée, Philippe m'a acceuilli avec des bêtises, ce qui m'a vite remis les pieds sur terre. Monsieur me reprochait d'avoir pris trop de temps. Ce fût ensuite son tour de sortir pour acheter nos précieuses doses. J'ai trouvé qu'il avait lui aussi pris trop de temps mais j'ai choisis de me taire à son retour. J'avais mieux à faire.

C'est moi qui ai séparé les portions, en prennant bien soin de ne pas oublier, que c'était mon vidéo à moi qu'on s'apprêtait à se shooter. Il a grogné que la quantité était trop grande pour ma carcasse et que c'était dangeureux. J'ai souris parce qu'en fait, c'est toujours dangeureux quand on s'injecte de la drogue dans les veines, C'est juste qu'on y pense pas. Alors je l'ai traité de jaloux pendant que l'aiguille perçait ma peau suppliante. Effectivement, c'était trop. J'ai complètement perdu la carte mais c'était loin d'être la première fois. J'avoue que c'est un peu mon but quand je me gèle.

Quand je suis revenue à moi, grâce à l’air soufflé de la bouche de Philippe à la mienne, il avait dijoncté et me hurlait de respirer. J'essayais d'ouvrir mes paupières afin qu'il soit juste assez rassuré pour me laisser plâner en paix, mais je n'y arrivais pas. Il était complètement hystérique et ses poings m'ont presque défoncé la cage thoracique. "Merde" que j'ai pensé, et je l'ai peut-être dit. Je vennais de goûter au paradis et lui avait tout gâché. Il avait écourté mon voyage au pays des merveilles. En retrouvant ma conscience, je l'ai vu pleuré et ça m'a un peu consolé. J'ai cru, pendant un instant, qu'il m'aimait pour vrai. Ensuite, j'ai une fois de plus été forcée de réaliser que moi, c'est quand ma tête repose sur l'épaule de la mort que je me sens bien.

Pendant ce temps, Philippe essayait de me convaincre que j'avais besoin de soins médicaux. À peine avais-je repris mon souffle que j'étais obligé de l'écouter m'expliquer sa fameuse théorie selon laquelle, un overdose d'héroïne est toujours suivie d'une période critique de cinq heures où le coeur risque de lâcher une deuxième fois mais sans ne jamais redémarrer. Il était convaincu et sûrement convaincant mais tout ses mots ne réussissaient qu'à m'étourdir. Il était hors de question que j'aille m'allonger sur une civière froide, dans un corridor quelconque, à me faire massacrer les bras par des infirmières qui ne sont même pas foutues de trouver une veine. Rien n'aurait pu me forcer à sortir parmi tout ces gens qui ne sont pas de ma race.

Derrière mon épais masque d'indifférence je souhaitais tellement que Philippe ne finisse pas par partir, et qu'on évite le drame pour une fois. Rien qu'une seule putain de fois. Mais c'est raté. Il est parti en me crachant au visage que j'étais égoiste et que je méritais de crever toute seule...Dire que j'ai cru qu'il m'aimait. C'est lui l'égoiste, il mérite de revenir et me trouver morte! Mais malheureusement il ne reviendra pas, et puis je ne crèverai pas.

À l'instant même où j'écris ces mots, je sens mon âme meurtrie se diriger comme un somnambule, là où je me sens si confortable. Ayant pour seule compagne mon amie la seringue, je m'envolerai le temps d'un songe chaleureux. Pour vite oublier que cette seringue est en fait la pire enemie que ma vie ait connu. Malheureusement, il existe de ces fréquentations dont on ne se défait pas facilement. Moi je suis allergique aux états de conscience permanents. Toutes mes blessures, ainsi exposées et toujours à vif, finiraient par me tuer.

Un jour j'ai fait déboulé quelques poussières blanches au fond d'une cuillère. Avec un peu d'eau j'ai concocté ma potion magique. La chaleur ressentie au moment où cette potion a pénétré mon sang, n'a plus jamais quitté ma mémoire. J'avais été frappée par le genre de coup de foudre où on se dit naïvement "Enfin! Voilà ce que je cherche depuis toujours". Malgré les mises en garde, je suis devenue, sans m'en apercevoir, comme ces tristes fantômes errant sur les trottoirs, à qui je donnais des cigarettes en jalousant leur si totale indifférence. Je sais maintenant que dans chaque junkie il y a un peu de moi. Et j'ai à l'intérieur de moi, une partie de chacun d'eux.

Quand on regarde au delà du déguisement, du sourire angélique et au delà du toît sur ma tête que je ne tarderai pas à perdre, on voit bien que je ne suis pas différente d'eux. Mais personne ne regarde au delà de ce qu'il voit. Tout le monde s'en fout. Cette femme étrange, cette enfant au coeur infirme, que je détruis et rejette, elle me colle au derrière et je ne sais plus quoi en faire. Le dégoût et la haine qu'elle suscite en moi ne cesse de grandir et ce, malgré tout les détours que je fais pour éviter les mirroirs. Cette ombre de moi-même, pourtant pâle et faible, me poursuit et me hante avec une intensité suprenante.

Bien sûre j'aurais voulu que mes parents soient fiers de moi, mais j'ai échoué depuis fort longtemps. Je veux bien croire et accepter qu'ils ont fait ce qu'ils ont pu, mais c'est assez évident que le résultat est un désastre. Je ne pourrais pas dire quand exactement, mais j'ai finis par me résigner. Certains voient leur progéniture devenir des prêtres qui consacrent toute leur vie à l'adoration d'un Dieu qu'ils n'ont jamais vu, des criminels endurcis qui passent leur existence enfermés à l'abris de la vrai vie, ou des automates sages et fiers de traverser leur vie en la travaillant. Mes parents, eux, c'est une droguée qu'ils ont pour fille. Une junkie qui a appris l'alcool, la drogue et l'oubli, pour survivre aux tornades qui chavirent le coeur. Moi aussi je travaille fort. Je suis une automate finie, contrainte à me dévouer, et à adorer une substance qui m'assassine lentement et me retient prisonnière à des années lumière de la vrai vie. Moi, tout ce que je souhaite, c'est endormir cette existence et utiliser le peu d'énergie dont je dispose, pour éviter qu'elle ne s'éveille.

La semaine dernière, ma mère soudainement préocuppée par le sort de mes pieds, m'a acheté une belle paire de bottes pour ainsi prévenir de vilaines engelures à son restant de fille. Elle a même eu la rapidité d'esprit de les égratigner volontairement pour s'assurer que je n'essaierais pas de me les faire rembourser. Bravo maman...Mais quand je sors de chez moi c'est pour de la drogue, de l'argent, ou tout ce qui s'y rattache, alors franchement je ne vois pas comment je pourrais enfiler ces bottes. Les remords me remuent tellement les entrailles que j'ai envi de vômir rien qu'en les regardant.

La honte ne me laisse aucun répis. Bien des gens l'ignorent mais l'amour des autres est douloureux pour ceux qui détestent ce qu'ils sont, autant que la haine peut l'être pour les chanceux qui ont trouvé le secret de l'amour de soi. Mes parents m'ont donné "le cadeau de la vie" et seraient démollis de voir ce que j'en fais de leur cadeau...mais jamais aussi démollis que moi.

Je suis dans mon lit, mon petit univers. Je suis entourée d'une eau noire et assez profonde pour m'engloutir alors je ne veux être nul part ailleurs que sur cette île lointaine. J'écris à perdre haleine, comme si c'était la dernière fois. Depuis toujours, l'écriture est mon seul refuge, la seule amie qui ne m'ait jamais abandonné. Je réalise, sans surprise, que la théorie tordue de Philippe c'est de la merde puisque les heures passent et je suis toujours en vie...Enfin, autant que cela est possible de l'être et avec suffisament de force pour mettre mes tripes sur ce papier. Je n'en demande pas plus.

J'ai l'impression que mon coeur oublie de battre neuf fois sur dix. C'est une moyenne inquiétante mais j'en connais bien la cause. Mon coeur a besoin de Philippe. Besoin de sentir sa présence et entendre sa voix pour y trouver son rythme. Mon pauvre coeur handicapé, qu'il a apprivoisé, déshabillé, observé, compris, protégé, cassé, soigné...Et aimé à sa façon à lui. Il a fait pour mon coeur bien plus que je n'ai moi-même jamais été en mesure de faire. Et avec ce coeur malade moi je l'aime tant.

Si l'absence de drogue peut rendre mon amour encore plus grand et encore plus bouillant, alors je préfère ne jamais dégeler sinon je n'y survivrai pas. J'ignore comment aimer. J'ignore comment gérer cette brûlure dans mon ventre quand je le regarde dormir. Sur mon navire, il est le seul capitaine et c'est de mon plein gré que je lui confie les commandes. Ma confiance en lui n'a aucune barrière. Même ses mensonges sont pour moi des vérités. Quand il est là je me sens plus protégée que toutes les richesses de ce monde. Je n'ai pas peur de fermer mes yeux et le laisser me mener en bateau vers des pays inconnus.

Ce soir il a sauvé ma "presque vie" de ses mains, de son souffle, de son coeur. Puis, il est parti avec elle. Je voudrais qu'il soit ici et qu'il m'accompagne dans ce dernier voyage. Qu'il m'écoute lui promettre que demain je serai sage, et qu'il me croit. Pour lui répéter cent fois combien je l'aime et lui confesser tout ce qu'il sait déjà, tout ce qu'il a su avant moi. Faire comme si cette saleté de drogue n'avait jamais construit de mur entre lui et moi. Je sens qu'il ne me reste que très peu de temps sur cette triste planète et je me demande pourquoi il est si difficle de quitter un ciel si gris. Ce n'est pas que je tienne vraiment à la vie mais je n'aurais jamais cru m'éteindre ainsi. Je souhaite seulement que ma douleur disparaisse en même temps que ma vie. Je suis si fatiguée, et si seule, et si minuscule, et si loin...

Hier soir, un appel anonyme a conduit les policiers du SPVM dans un appartement du plateau mont-royal à l'intersection des rues messier et rachel, où ils ont fait la maccabre découverte du corps inanimé d'une jeune femme dans la vingtaine. Bien que la cause exacte de son décès soit encore inconnue, tout porte à croire qu'elle aurait succombé à une surdose d'héroïne. En arrivant sur les lieux, les secours ont trouvé la femme au lit, recroquevillée sous les couvertures. Un crayon et quelques feuilles éparpillées autours du cadavre, indiquent qu'elle aurait consacré ses derniers moments de lucidité à l'écriture d'une lettre. Ces documents seront évidement étudiés par les enquêteurs afin de déterminer si elle aurait pu choisir volontairement de mettre fin à ses jours. Fait plutôt étrange, on aurait aussi trouvé une paire de bottes retenues fermement par la victime contre son coeur qui avait malheureusement cessé de battre.


J'ai écrit cette nouvelle dans une autre vie...Dans une vie qui ne m'appartenait pas. L'amour malade, le poison dans les veines, le mal de vivre, les bottes égratignées par ma mère, l'"overdose", tout les faits de cette nuit évoquée sont malheureusement véridiques. Sauf la fin, évidement. Si je n'avais pas été fidèle à moi-même ce soir là en acceptant que Philippe prenne les commandes et appelle une ambulance, je ne serais pas là aujourd'hui pour partager avec vous un petit bout de cet enfer. Je l'ai accompagné jusqu'à l'hopital où nous sommes restés cinq longues heures. Ils ont fait en sorte que mon coeur ne lâche pas une deuxième fois et vous n'avez pas idée à quel point je remercie le ciel chaque jour que ça ce soit passé ainsi. Toutes les pires journées vécues dans ma nouvelle vie, n'arriveront jamais à me détruire autant qu'une seule journée de cette encienne vie. Aujourd'hui, ma vie m'appartient et me rappeler d'où je viens est le meilleur moyen pour ne jamais y retourner.